Nombreux sont ceux qui reconnaîtront Tony Buck comme le percussionniste de The Necks, un trio australien qui réalise de longues improvisations à partir d’éléments épars, de thèmes répétitifs qui évoluent lentement et, finalement, de murs de son semblables à des transes. En dehors de ce groupe, Buck a également été occupé à appliquer sa forme d’expérimentation caractéristique à d’autres efforts, notamment des performances et des enregistrements en solo.
Unearth est un enregistrement studio solo de 51 minutes où Buck à se montre son apogée, utilisant de petits instruments de percussion (par exemple, des shakers, des woodblocks, des morceaux de métal, des cloches, des cymbales et d’autres objets) en plus de la batterie, de la guitare électrique, des échantillons, des enregistrements de terrain et de l’électronique. Il n’est pas surprenant que la percussion occupe le premier plan tout au long de l’œuvre.
Mais contrairement à la notion traditionnelle de batterie, Buck ne fournit pas de rythmes réguliers, de battements ou de groove. Il construit plutôt des édifices texturaux en frappant, grattant, frottant et raclant les différentes parties de son arsenal. La guitare est lunatique et complémentaire de ces efforts, avec des accords décousus et l’utilisation de techniques étendues.
Comme dans le cas de Necks, on assiste à une lente montée en puissance jusqu’à des constructions épaisses et chargées au fil du morceau. Les dix dernières minutes d’Unearth sont marquées par un grattage de guitare dans un style pseudo-post-rock, ainsi que par une utilisation intensive de cymbales et d’effets. Cette offre complète et dense en informations évite la mélodie et l’harmonie, explorant plutôt des combinaisons de structures grossières que Buck formule en une masse sonique et sonore.
***1/2