Madrugada: « Chimes at Midnight »

Madrugada est un combo norvégie très populaire en son pays où il a emporté plusieurs Grammys. Formés en 1993, ils ont acquis un statut culte dans leur pays natal, ainsi qu’en Allemagne et surtout en Grèce. Les Britanniques ne les ont pas vraiment adoptés, mais ils ont néanmoins sorti leur premier long player, Industrial Silence, en 1999, un opus acclamé par la critique, avant d’enchaîner deux ans plus tard avec The Nightly Disease. En 2005, ils sortent un album live intitulé Live At Tralfamadore s’inspirant des écrits de Kurt Vonnegut et devenu l’album le plus vendu en Norvège cette année-là. Pendant environ deux ans, les membres du groupe se sont concentrés sur des projets parallèles avant de se retrouver tous ensemble en 2007 pour produire leur dernier album avant la mort du guitariste Robert Buras, qu’ils ont intitulé eux-mêmes. Après cela, ils se sont séparés, jusqu’en 2018 où le groupe s’est reformé. Chimes Of Midnight est le fruit de cette reformation.

Dès le départ, l’ambiance de cet album est réflexive et confessionnelle, le morceau d’ouverture s’exclame « No one loves you more than I do ! » ce qui semble vouloir introduire la tonalité du disque. Il n’y a, pourtant, rien de vraiment nouveau dans cet album, qui serait vecteur de fraîcheurou ou de nouveau souffle à un genre si ce n’est cette marque de bien ficelé. L’album se faufile ainsi d’un morceau à l’autre en climats qui incitent à la rêverie

« Help Yourself To me » vocalisera comme un Nick Cave qui aurait oublé son côté caverneux ; une sentimentalité qui ne convainc pas vraiment même si la musique en tant que fond est agréable à l’écoute. Le titre suivant sera un autre plaisir pour l’oreille en oscillant d’un côté à l’autre et, si Kenny Rogers ou Kris Kristofferson vous faisait tanguer, « Slowly Turns The Wheel » le fera chavirer et vous noiera à moitié. « Imagination, what a way to live your life » est la profession de foi qui ouvre un « Imagination ».dont l’effet général sera celui d’un plaisir soporifique.

Quoi qu’il en soit, cela dure environ une heure avec le même style de musique country léché, paresseux et aux yeux vides. Après environ une demi-heure, les sentiments du début vont commencé à s’estompe un peu .comme une impression de conduire sur l’autoroute à 3 heures du matin et de s‘assoupir au volant, pour ensuite se réveiller brusquement au moment où on est sur le point de percuter l’arrière d’un camion. « Empire Blue » nous frappe alors la tête comme pour nous ramener à la vigilance totale. Il y a une vibe distincte des Mamas And Papas quand le morceau suivant commence au point que les premières mesures nous feraient nous exclamer « Monday Moanday… ».

Une vibe à la Chris Isaac innerve l’avant-dernière piste. Sivert Høyem chante à l’intention d’un amour, les réminiscences abondent avant que le texte ne change de cible, comme pour donner des instructions. Le gémissement soutenu à la fin ressemble beaucoup à Chris Isaac. En résumé, ce n’en est pas si mal ; il s’agit de 12 chansons sur 58 minutes qui sont musicalement faciles à entendre, sans effort pour entendre les paroles pour la plupart. On oscille entre l’ambiance « assise sous le porche avec de la bière » et l’expression mièvre de sentiments qui se situent entre l’impression qu’on se ferait d’un chat qui fait cette tête après avoir craché une boule de poils et l’expression que l’on aurait quand quelqu’un nous prépare un cocktail parfait.

**1/2

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