Sur le deuxième album de Black Country, New Road, Ants From Up There, le septuor de Cambridge, en Angleterre, pousse son post-rock aux accents musique instrumentale de fête des communautés juives d’Europe de l’Est klezmer vers de nouveaux sommets tout en développant ses capacités d’écriture. Alors que le premier album du groupe, For the First Time, sorti en 2021, a traversé de nombreuses avenues et ruelles sinueuses et imprévisibles, Ants From Up There adopte une approche plus tempérée et mesurée pour atteindre ses objectifs.
Black Country, New Road manie le silence pour obtenir des résultats explosifs sur For the First Time. « Science Fair » était une bombe à retardement avec un cadran cassé – on ne pouvait jamais savoir avec certitude quand elle allait exploser. Mais la dernière collection des chansons du groupe est moins tendue ; désormais, le silence de Black Country, New Road laisse place à la beauté plutôt qu’à un sentiment de danger imminent.
Les fans qui ont adopté le ton donné par le saxophone de Lewis Evans et le violon de Georgia Ellery sur « Track X » trouveront beaucoup à aimer sur Ants From Up There. Un bouquet florissant de piano, de saxo et de cordes orne le morceau phare de l’album, « Haldern ». Les chansons longues sont la norme pour Black Country, New Road (elles durent en moyenne six minutes), mais le groupe laisse à « Haldern » tout le temps nécessaire pour fleurir et s’épanouir, ce qui en fait le plus beau moment de la petite discographie du groupe. Pour des sons encore plus doux, « Bread Song » et « Mark’s Theme », à cet égard, font partie des morceaux les plus tendres du combo.
Des titrescomme la triade finale dreprésentée par « The Place Where He Inserted the Blade », « Snow Globes » et « Basketball Shoes » témoignent d’une plus grande attention à composer des chansons pleines d’émotions avec des mouvements distincts plutôt que de se lancer sur une piste sinueuse de riffs et de rythmes inventifs. Ceci étant dit, Black Country, New Road s’en va avec un coup d’éclat époustouflant sur « Basketball Shoes ». Avec ses 12 minutes et demie, c’est, en effet, leur composition la plus longue à ce jour, surpassant même leur précédent opus, « Sunglasses » » de près de 10 minutes.
« Nous étions vraiment, vraiment excités de faire ce disque. Nous aimons tous chaque moment de cet album », a déclaré Evans à propos de Ants From Up There. Cette joie transparaît dans des morceaux exubérants comme le tourbillon nerveux et étourdissant « Chaos Space Marin » alors que le flottement de « Concorde » semble plus plein d’espoir que mélancolique ce qui nous fait dire que dans les mains d’un autre groupe au chant baryton comme The National, ce serait une autre histoire. Black Country, New Road réussit à paraître encore plus sûr de lui sur Ants From Up There que sur For the First Time. Avec un sens plus large de ce qu’ils sont capables de faire, leur avenir est aussi excitant qu’il ne l’a jamais été, si ce n’est plus.
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