Alors que certains artistes ont profité de l’arrêt de la vie normale dû à la pandémie pour hiberner dans leurs studios et enregistrer de la nouvelle musique, l’ancien auteur-compositeur et frontman des Smoking Popes, Josh Caterer, a maintenant livré son deuxième album de concert « live », servant quelques reprises savoureuses ainsi que des chansons choisies dans son profond catalogue de matériel. À la fin de l’année 2020, Caterer a réuni un groupe pour offrir une expérience de » concert live » sur Internet depuis une discothèque vide, et a enregistré cet événement de 10 chansons pour The Hideout Sessions, une formule qu’il a répétée ici sur The Space Sessions.
L’approche de Caterer, qui remonte à l’apogée des Popes dans les années 90, a souvent consisté en des chansons pop/punk puissantes, accompagnées de sa voix de crooner mélodique unique, parfois proche de celle de Morrissey. Sur « Waiting Around », qui est livré ici avec beaucoup de punch, Caterer avait dit qu’il avait un faible pour « Old Blue Eyes », et ici il nous sert un des tubes de Sinatra, « Somethin’ Stupid », que Frank a chanté avec sa fille Nancy. Caterer reproduit cette symétrie avec sa propre fille Phoebe qui chante en harmonie sur ce classique, puis sur l’un des siens, « Don’t Be Afraid ». Il y a aussi quelques autres reprises de choix : le premier « single » est une version punchy du classique d’Etta James, « At Last », il y a également une reprise amusante du tube de The BeeGee de la fin des années 60, « I Started a Joke », et une version plus douce de « Smile », qui remonte jusqu’au comédien du cinéma muet Charlie Chaplin.
Bien sûr, la puissance et le punk de la version power pop/punk de Caterer proviennent en grande partie du solide groupe qu’il a constitué, avec John San Juan (Hushdrops) à la basse et John Perrin (NRBQ) à la batterie. Le trio rock a développé une forte énergie cinétique sans pour autant surpasser la voix mélodique de Caterer, ce qui s’avère particulièrement amusant sur des rockers comme « Waiting Around » où le coup de fouet supplémentaire vient du solo de guitare inspiré de Caterer. Caterer reprend également la chanson de Willie Nelson « Angel Flying Too Close to the Ground », qu’il a parfois reprise avec les Smoking Popes, mais elle n’est pas aussi bonne ici, même avec l’aide des Total Pro Horns, qui jouent également sur « At Last ».
Les autres originaux sont « Racine », issu du travail de Caterer avec le groupe Duvall, et une autre pépite des Popes, « I Know You Love Me ». Mais le point culminant de ce set est la reprise par Caterer du tube d’Elvis Presley, « If I Can Dream », une réponse lyrique au célèbre discours de MLK par le compositeur Walter Earl Brown, où le groupe donne à la mélodie une base rock & roll plus agressive. L’espoir de la chanson « If I can dream of a better land, where brothers walk hand in hand/Tell me why, oh why, oh why can’t my dream come true/There must be peace and understanding somewhere… » »(Si je peux rêver d’une terre meilleure, où les frères marchent main dans la main/Dis-moi pourquoi, oh pourquoi, oh pourquoi mon rêve ne peut-il pas devenir réalité/Il doit y avoir la paix et la compréhension quelque part…) est arrivé à la fin d’une des années les plus divisées de mémoire récente, exprimant l’espoir d’un nouveau jour meilleur à venir. C’est une belle pensée à porter en 2022, même si Caterer et sa compagnie donnent à la chanson la base rock dont elle a besoin pour se connecter plus de 50 ans après la performance spéciale de Presley à la télévision. En somme, un disque de fête amusant pour lancer le début de la nouvelle année.
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