Spector: « Now or Whenever »

Now or Whenever est le premier album studio de Spector en six ans, et il valait vraiment la peine d’attendre. Sorti sur le propre label du groupe, Moth Noise, les réflexions et les moments instantanés de l’album créenten effet un désir de nostalgie du passé. Mais n’ayez crainte, l’obscurité de cet album est compensée par des éclats ensoleillés de guitare électrique et des paroles infectieuses que les fans toujours fidèles de Spector chantent sans doute mieux lors d’un concert.

L’ouverture du disque, « When Saturday Comes », s’enfoncera dans la réverbération et les cordes traînantes, imitant le sentiment d’anticipation dans une foule lorsque les lumières s’éteignent. Jusqu’à ce qu’éclate le premier « single » du LP ,  « Catch You On The Way Back In », une explosion de guitare électrique hurlante rapidement rejointe par une batterie head-banger. La voix caractéristique du frontman Fred MacPherson est chaleureuse à côté de la sonorité agressive du morceau, malgré la juxtaposition de ses paroles mélancoliques et accrocheuses. La quintessence du combo.

« No One Know Better » et « Bad Summer » seront d’autres titres classiques des géants de l’indie, avec une instrumentation live convaincante et des détails étrangement méticuleux. Il en ira de même pour « Funny Way Of Showing It », qui s’en prend à un amant peu performant refusant de se contenter d’un entre-deux – « est-ce une plaisanterie ou as-tu pris ta décision ? » (is this a wind up, or have you made your mind up ?). Un solo de guitare insolent sur le pont attire l’attention ; choisissez-moi ! soupire la chanson, et nous sommes plus qu’heureux de nous y plier.

Un côté plus doux sur le plan sonore, « Norwegian Air » offre un délice au synthé qui ressemble à la scène new-yorkaise ( le projet Black Marble), mais les paroles émotives caractéristiques de Spector restent inébranlables. Des nouvelles vagues plus électroniques arrivent avec « I’m Not Crying You’re Crying » – une réflexion au clavier, avec de l’argot Internet et les rimes parfaites du groupe. L’intérêt réside ici, un ajout frais à la discographie de Spector qui gagne en nuance.

Les auditeurs prendront une grande inspiration devant la beauté de « An American Warehouse in London » ; gardant le meilleur pour la fin, les synthés éparpillés sur le LP se cristallisent pour produire ce qui ressemble au générique de fin poignant d’un très bon film, et la conclusion parfaite pour un concert. Alors que le protagoniste réfléchit sur cette dernière piste, les auditeurs font de même, avec une guitare réverbérante et un goût merveilleusement doux dans la bouche.

Spector nous montre le côté plus doux de l’indie, tout en conservant la guitare claquante que nous avons appris à connaître et à aimer. C’est le genre d’album dans lequel il vaut mieux se glisser comme dans un bain chaud – guitare électrique pétillante, bulles d’air, et contemplation de vieilles flammes. Now or Whenever est plus un album de croissance qu’un album de spectacle, mais il a beaucoup à montrer.

***1/2

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

%d blogueurs aiment cette page :