Le quatrième album du groupe italien She Spread Sorrow (Alice Kundalini) est censé narrer l’histoire d’une chasseresse et de sa relation morbide et psychotique avec sa proie . Bien qu’il y ait six titres d’une durée totale de quarante minutes, ils s’enchaînent et ressemblent davantage à une suite unifiée. Le communiqué de presse précise qu’il est né après 3 ans d’enregistrements intenses (et) poursuit le besoin de murmurer des histoires secrètes et interdites et de stimuler les ombres les plus profondes de l’être humain, en explorant les frontières entre le délicat et le violent.
L’expérience d’écoute est tout à fait gratifiante pour celui qui trouve cette description intrigante. L’effet global est cette rare réalisation artistique où la brutalité et la beauté s’entremêlent dans un paysage hypnotique d’émotions profondes. Le son unique de Kundalini est à la fois industriel et dark ambient, avec des brosses de death metal, de noise rock et de grands espaces psychédéliques comme les premiers Pink Floyd.
Le morceau d’ouverture, « Blue » (qui est aussi le nom du protagoniste), commence par des tambours tribaux et un drone à combustion lente qui rappelle le space rock, voire le krautrock par moments. Les voix, qui restent les mêmes pour la plupart des morceaux, sont des chuchotements étouffés, souvent déformés, et si bas dans le mix que les paroles sont à peine discernables tout comme le deuxième morceau, « Get Me ».
Le titre suivant, « Stand », est plus industriel, de type old school, avec des synthétiseurs et une boîte à rythmes dans la veine de NIN, mais le chant continue de façon unique. « Dragonflies » commence avec des claviers en mode drone et des grognements de mort sont ajoutés au chant. Ces cinq minutes obsédantes rapprochent l’album d’une musique qui conviendrait à une bande originale de film d’horreur, troublante, tout en étant parfois simultanément luxuriante et apaisante.
« Inside », à cet égard, existe sur deux couches uniques – la même répétition minimale et un paysage de rêve rythmique Floydien, et aussi divergentes qu’elles puissent paraître, elles fonctionnent parfaitement l’une sur l’autre. Les deux se construisent lentement et sinistrement jusqu’à un crescendo et les voix réapparaissent avec les chuchotements sinistres désormais familiers, ainsi que des cris noise-rock, similaires à ceux utilisés par des groupes comme The Body.
La dernière piste, « Parasomnias », est aussi de loin la plus longue, avec 10:33. Tous les tropes utilisés jusqu’ici sont répétés avec de subtils changements de tempo et de dynamique, il y a juste plus de tout à la fois alors que l’album s’élève vers un point culminant émotionnel et sinistre.
Pour une première expérience avec She Spread Sorrow, on ne pourra pas dire comment il se compare à d’autres œuvres et jc’est pour cette raison que l’on définitivement Huntress à tout lecteur qui apprécie ces styles musicaux.
***1/2