À lire la raison pour laquelle le ciel apparaît de certaines couleurs à différents moments de la journée et à penser à la façon dont le ciel devient rose et rouge au crépuscule parce que la lumière bleue ne peut pas voyager très loin et se disperse dans l’invisibilité laissant la lumière rouge prendre le dessus. On trouve une certaine poésie à ce que la lumière ait ses limites et doive laisser transparaître une autre longueur d’onde du spectre. C’est aussi comme ça que fonctionnent beaucoup de nos artistes préférés. Ainsi, Ils ont leur voie et il y a un moment où elle est le point de mire et d’autres où le moment est venu de prendre du recul, de se disperser dans la vallée spectrale et de laisser les autres sons ouvrir la voie.
Mary Lattimore et Growing sont des poids lourds. On s’attend à ce qu’un trio comme celui-ci se réunisse, mais Gainer se situe dans des eaux expressives où la patience est sa propre récompense et où l’étendue est en apesanteur. Les attentes ne comptent pas, c’est le sentiment du moment qui compte. Sur Gainer, il y a une compréhension profonde et un respect mutuel qui transparaissent avec une ferveur discrète.
Deux excursions tentaculaires sont encadrées par des cieux de plus en plus sombres. « Flowers in the Center Lane Sway » » se dirige vers un endroit où des figures illuminées poussent dans toutes les directions, errant avec crainte parmi ces souvenirs de fantômes. Les drones de Growing respirent l’air frais comme des prières génératives revenant d’un aller-retour vers la sphère céleste. Les timbres se déplacent de manière subtile, presque imperceptible mais se tordant avec une grâce puissante.
Avec une affection rayonnante pour le voyage, Lattimore ajoute de la légèreté avec une cascade de fleurs. Le courant de fond devient plus fort, les tons étirés deviennent radieux tandis que les harmonies se transforment en monuments, solides et inébranlables. La dichotomie de cette densité avec la légèreté du jeu de harpe de Lattimore est magique, comme des scintillements de néon sous une mer de minuit. Augmentez le volume et « Flowers in the Center Lane » devient un cocon tactile.
C’est une belle ouverture sur un album qui s’épanouit pleinement avec de la concentration et une écoute profonde. En se concentrant sur les timbres spectraux et les arrangements émotifs, on libère notre esprit pour qu’il dérive et voyage au-delà. Sur « Tagada, Night Rises », la harpe de Lattimore est située au clair de lune, hypnotique dans son effervescence contenue. Elle tisse ces toiles sonores brillantes qui sont en filigrane au toucher, mais pleines d’émotion, regardant la tempête à venir. Soutenu par les murmures statiques de Growing, il y a une liberté de mouvement dans l’arrangement qui mélange les sons disparates, donnant aux nouvelles textures un moment au soleil.
Lorsque le morceau entre dans sa deuxième et dernière phase, les guitares se mettent à chanter et les échos d’hier s’estompent dans l’obscurité. Les huit dernières minutes de Gainer regardent vers l’avant sans craindre les possibilités infinies. Des structures résonantes construisent des montagnes. Des cordes réverbérantes veillent sur les souvenirs qui n’ont jamais atteint les banques de données. Les paysages brillants brillent comme des balises pour les retardataires qui se dirigent vers l’horizon, Lattimore et Growing entrelaçant les réflexions mélodiques dans un prisme sonore enchanté où chaque direction a une destination.
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