Il est si facile de tomber amoureux de la musique de Chloe Foy. Sa voix recèle des millions d’émotions individuelles, allant du chagrin à l’amour, de l’amour à la paix, et de la paix à l’amertume – tout en abritant tout ce qui se trouve entre les deux et au-delà – dans ses mots. Il serait donc judicieux de supposer que sur son premier album, Where Shall We Begin, les sensations se déchaînent et sont gravées dans chaque note du disque.
Fruit d’une décennie de travail, cet opus retrace les expériences de Foy jusqu’à ce jour. De la perte tragique de son père à la tentative de se maintenir à flot en s’efforçant de partager son art avec les masses, ces dites expériences ont façonné chaque moment de l’album,disque qui constitue un ensemble complet et déchirant d’audace.
Ainsi, dès le début, nous sommes propulsés dans une brise béate, emportés par les caprices de la musique, qui se heurte parfois à des chemins plus rocailleux où la félicité commence à se briser, mais qui reste néanmoins magnifique.
Le titre ouvre l’album, un beau mélange de guitare douce, de touches presque silencieuses et de la voix singulière de Foy. Bien qu’apparemment simple au début, au fur et à mesure qu’elle progresse, la chanson se transforme en chœurs presque angéliques, s’élevant rapidement, puis retombant, laissant juste le temps d’apprécier pleinement la magnificence du moment.
C’e sera dans ces passages contemplatifs que l’album brillera vraimennt, chaque morceau est pensif, offrant des moments de réflexion profonde, permettant de comprendre la profondeur de la musique de la vocaliste.
Aucun titre, à cet égard, ne le prouve mieux que le sombre « Bones ». Avec ses riches couches, ce morceau est envoûtant, mélancolique et sinistre, grâce à l’impressionnante progression des cordes et aux harmonies brutes de Foy. Il y a un chaos derrière le calme, et il perce presque la surface.
Quant au reste de l’album, c’est un ensemble charmant, qui détaille toutes les épreuves que Foy a dû traverser pour en arriver là – capturant un tourbillon de sentiments en dix morceaux. « Deserve » offre une acoustique éthérée et des voix puissantes, tandis que « Evangeline » adopte une approche plus country, avec des rythmes occidentaux et des touches scintillantes. « Square Face », qui clôt l’album, apportera une fin douce-amère et sublime avec une partie centrale acapella menant à un climax orchestral élyséen, une conclusion enchantée pour un disque presque parfait.
Where Shall We Begin est à écouter absolument. Il vous prend par la main dès le début, vous guide à travers chaque obstacle rencontré sur l’album et vous soulève doucement sur un lit de compréhension à la fin. Un opus vréritablement magnifique.
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