Jessica Pavone continue de produire une musique qui est à la fois satisfaisante et stimulante. Nous avons déjà parlé de ses efforts en tant que leader et, sur ce nouvel opus, Pavone explore une forme plus orchestrale avec un octuor à cordes (deux violons, deux altos, deux violoncelles et deux contrebasses) accompagné des solistes Nate Wooley à la trompette et Brian Chase aux percussions.
Son approche fait appel à des dronessuperposés, les divers instruments à cordes créant des sons superposés avec des sons murés et des motifs d’écho qui ont un aspect cinématographique distinctif. Mais les partitions de Pavone laissent également place à l’improvisation, qui s’aventure parfois dans des méandres agréablement discordants. Les conseils qu’elle donne aux instrumentistes ne sont pas sans rappeler ceux de Riley – des cadres de base et des timings pour l’interprétation.
Chase dirige la deuxième piste (« Holt »), se limitant à des frappes délibérées de tambours de médium et de basse, tandis que les instruments à cordes se contentent de grappes de sons contrôlés. Wooley se joint à la fin du morceau avec un ensemble de techniques étendues expressives et angulaires. Sur le troisième morceau (« Ingot »), Wooley et l’octuor créent des atmosphères lentes. Celles-ci changent de caractère et se transforment en un motif de pulsations avec des statiques et la trompette de Wooley qui maintient un drone ondulant, avant de se transformer à nouveau en atmosphères.
Pour dire les choses simplement, Jessica Pavone ne cesse de s’améliore et, à ce titre, Lull est probablement l’album le plus fort dans sa carrière.
***1/2