Halsey: « If I Can’t Have Love, I Want Power »

Halsey fait preuve de retenue avec son vaste puits de pouvoir retrouvé sur son tout nouvel album, If I Can’t Have Love, I Want Power. Une production polie et audacieuse rencontre un esprit rebelle pour un voyage de 13 titres à travers des thèmes et des inspirations plus sombres. 

Les touches mélancoliques de l’ouverture « The Tradition » se combinent à une mélodie de chansonnette médiévale pour plonger l’auditeur dans le monde de la pochette : un monde dans lequel les femmes et les personnes non-binaires bouillonnent de fureur et de pouvoir inexploité.

« Bells in Santa Fe » commencera alors à libérer une partie de cette colère avec une belle maîtrise, avant de se répandre complètement dans la troisième piste. « Easier than Lying , quant à lui, est un morceau qui se démarque par son côté alternatif teinté d’emo, aidé par les tâches de production de Trent Reznor et une batterie féroce. C’est un baume que cette rupture qui alimente quelque peu le titre de l’album : vous ne pouvez pas avoir l’amour ? Prenez le pouvoir.

Il est intéressant qu’Halsey ne poursuive pas ce déchaînement d’émotions dans une veine similaire sur le reste de l’album. Leur choix de reprendre le contrôle représente après tout le pouvoir bien plus que la fureur aveugle… surtout lorsque les paroles ne perdent rien de leur mordant.

« Lilith » (personnage évocateur et mythique) donne des conseils sur un paysage sonore inquiétant et glitching avant que « Girl is a Gun » ne fasse feu de tout bois, se frayant un chemin à coups de Drum and Bass pendant un peu plus de deux minutes de clichés qui parviennent encore à paraître frais dans la bouche d’Halsey (les clichés appartiennent-ils à Halsey ?). Si If I Can’t Have Love, I Want Power avait eu des « singles », celui-ci en aurait été un sans aucun doute.

Le titre « honey » », plus pop, est un classique d’Halsey, qui s’écarte quelque peu de la dynamique de l’album, bien que la production le maintienne sur la bonne voie. Le titre intermédiaire folklorique qu’est « Darling » sera une interruption bizarre qui fait perdre le fil. Peut-être, comme la dernière chanson «  Ya’aburnee » , s’agit-il d’une pause délibérée pour se prélasser sur le pouvoir de la maternité. Malgré tout, elle pourra sembler déplacée, contrairement à la dernière piste.  

« Whispers «  est particulièrement efficace dans ses objectifs : ce morceau sobre regorge de paroles qui donnent la chair de poule (exemple :  » »C’est la voix dans ta tête qui dit ‘tu ne veux pas ça » (This is the voice in your head that says ‘you do not want this) et qui seront sans aucun doute efficaces pour donner du pouvoir aux jeunes qui l’écouteront partout. 

La puissance de If I Can’t Have Love, I Want Power est quelque peu atténuée par un morceau central égaré, et bien que la production soit léchée à l’excès, certains des moments les plus vulnérables de l’album auraient peut-être pu bénéficier de moments plus crus. Ceci étant dit, c’est quand même un album puissant. Il témoigne à la fois d’une évolution significative du son et d’un cœur battant qui transmet les valeurs d’Halsey avec une facilité et une puissance impressionnantes.

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