Joe James Boyle a engendré un double fictif basé dans l’ouest sauvage, son nom est Abraham Smoothe. Cet individu est le hors-la-loi ultime, à savoir qu’il remplit toutes les cases nécessaires : solitaire, flingueur, fugitif, buveur de whisky à la chaîne, son cœur saigne de ressentiment et de vengeance. L’album s’ouvre sur « The Ballad of Abraham Smoothe », avec des touches qui évoquent un saloon digne d’un film, vous pouvez aussi bien imaginer la bande locale, son amour aux yeux espagnols et où les ennemis d’Abraham pourraient se cacher, puis en un clin d’œil, l’entendre tirer plus vite que son ombre. Attention, sa main est rapide comme l’éclair. Ce disque raconte son histoire plutôt captivante, sinueuse et pourtant attachante. Qu’est-ce qui fait d’un homme un hors-la-loi ? Y a-t-il un Jesse James dans chaque homme qui ne veut pas être enchaîné au droit chemin ? Écoutez la complainte chantante du narrateur. Il porte son cœur sur sa veuve, Dans « The Ballad of Abraham Smoothe », ce dernier remet les pendules à l’heure. Il voulait être un rêveur mais la société ne l’a pas laissé être et l’a corrompu, c’est pourquoi il est en fuite et son but est de rester inatteignable. Il a créé une légende en défiant les normes sociales. Il se vante de son statut de fugitif oublié de tous, son sens du destin est-il astucieux ou sa bonne étoile va-t-elle l’abandonner ?
La narration de l’album est aussi tranchante qu’un couteau, alors que ses chansons sont apparemment dépouillées, son récit est habilement agrémenté de gimmicks importants et de rebondissements accrocheurs. « They Treat You Like A Fugitive » donne à sa grandeur de western spaghetti une résonance plus profonde. Il réaffirme et élargit ici sa devise de vie. Le Londonien Joe James Boyle a un don pour les ambiances de cow-boys remplies de poudre à canon, un faible pour les gars sentimentaux devenus méchants et il écrit des paroles qui font vibrer une corde sensible pour vous inviter à la Suite Deluxe de son héros.
La voix mélodieuse et virile de Boyle est captivante lorsqu’il raconte les aventures de son double fictif, il peut vous raconter bien des histoires… Dans le registre le plus doux de sa gamme vocale, il peut rappeler à certains Pip Proud qui a été un jour considéré comme le Syd Barrett australien, bien que ses disques soient sortis avant les sorties en solo du poète anglais.
Parmi ses nombreuses armes, l’arme de prédilection d’Abe est son style de guitare polyvalent, qui suit la trame de son histoire comme un serpent.
qui suit la trame de son histoire comme une ligne serpentine. Il cède ses six cordes aux moments les plus appropriés de son récit pour donner à ce dernier une puissante poussée d’adrénaline qui maintient l’auditeur accroché. Ce portrait sonore constitue une ode à la vie de bandit, chic et séduisante. C’est la devise d’Abraham si vous souhaitez rejoindre son équipage : « Ne croyez pas les conneries / Croyez plutôt un fugitif / Si vous utilisez juste votre initiative / Vous pouvez changer le récit » (« Don’t believe the bullshit / Best believe a fugitive / If you just use your initiative / You can change the narrative).
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