Darkside: « Spiral »

La nostalgie est au cœur du dernier album de Darkside. Le duo composé de Dave Harrington et Nicolás Jaar – deux des musiciens les plus prolifiques de la dernière décennie – a voulu se réaligner après des années de projets parallèles, pour capturer dans Darkside l’esprit spontané au cœur de ce qu’ils appellent eux-mêmes un « jam band. Le résultat est un album construit sur l’envie : l’envie de se reconnecter, de changer, d’abandonner, d’habiter de nouveaux espaces.

Spiral s’écarte du downtempo mystérieux et crépusculaire qui a imprégné l’album Psychic datant de 2013, mais ce changement permet de mettre l’accent sur la mélodie et l’art de la chanson. Plutôt que des méandres de fin de soirée, cet opus se pavane avec une intention et un but. Si ont fait partie des quelques auditeurs qui ont trouvé Psychic légèrement ennuyeux, ce changement est plus acceptable.

Les « singles » « Liberty Bell » et « Lawmaker » illustrentainsi avec le plus d’acuité la nouvelle cadence robuste du duo, en revanche, « I’m The Echo », à mi-chemin de l’album, est un argument de poids pour déclarer le ton différent de l’album.

La voix de Jaar est accentuée sur la plupart des morceaux, fournissant un archétype stabilisant au noodling diabolique de Harrington. Cela présente également Spiral comme une collection de chansons plutôt que comme une session d’idées errantes, ce qui donne une cohésion à la multitude de styles que Jaar et Harrington brouillent. Du glitch pop buggé au chamber-folk en passant par l’art rock propulsif, le duo collectionne et réarrange les styles avec une ferveur méticuleuse.

Cependant, les fans inconditionnels de Darkside ne doivent pas se décourager. Cette pulsation mystique et laborieuse est toujours présente dans la majeure partie de Spiral, et cet album sonne toujours mieux à la lueur d’une lampe ou au clair de lune. Les harmoniques crépusculaires hantent chaque chanson, que les morceaux soient enveloppés de picking acoustique médiéval ou de modulateurs de voix traités numériquement.

Le désir partagé par Harrington et Jaar de faire avancer Darkside grâce à des lignes vocales plus absorbantes et des grooves de basse alléchants est ce qui rend Spiral si admirable. Les deux hommes auraient pu facilement créer Psychic 2.0 pour une nouvelle décennie. Au lieu de cela, ils ont incarné un abandon libérateur qui a donné naissance à un album organique, rafraîchissant et lent, riche en groove progressif et léger en nostalgie.

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