Trapist: « Ballroom »

Quelle belle surprise que celle-ci ! Comme beaucoup de ces productions, celle-ci a été écoutée une fois puis oubliée depuis. L’album ne plaisait pas vraiment, mais la raison nous en échappait. Après l’avoir réécoutée, jon peut comprendre pourquoi. C’est très lent, ça prend du temps pour se développer, ça demande une écoute complète et surtout, ça demande à l’auditeur d’être en accord avec l’idée qu’il ne s’agit pas de la destination mais du voyage. On peut supposer que ce n’était pas notre cas lorsque on l’a entendu pour la première fois.

Trapist est (était ?) un trio viennois composé de guitares et d’électronique (Martin Stiewart), de percussions et d’électronique (Martin Brandlmayr), et de contrebasse (Joe Williamson).  Ces trois musiciens jouent avec retenue et finesse tout au long du disque.

Il y a plusieurs points forts dans cet album.  Tout d’abord, ils sont brillants pour synthétiser l’acoustique (batterie, guitare à cordes de nylon, contrebasse) avec l’électronique. C’est fait si naturellement que cela devient un non-événement dans le champ sonore global.  En écoutant cet album, je n’ai jamais pensé à séparer ces deux éléments.  Les deux sont si étroitement liés par la hanche que les textures et les ambiances globales donnent l’impression d’un jeu d’ensemble symbiotique, et pas seulement d’instruments acoustiques sur l’électronique.  Le tout est-il plus grand que la somme de ses parties ?  Pas complètement, parce que, pris isolément, chacun joue très bien, mais vu sous un angle plus large… c’est un paysage sonore substantiel et tout à fait charmant.

Deuxièmement, troisièmement et quatrièmement, il s’agit des instruments et des musiciens eux-mêmes. On dirait qu’il y a ici des guitares à cordes de nylon et des guitares électriques, mais les guitares à cordes de nylon sont très en avant et au centre. Cet amalgame fonctionne, et c’est un beau mariage lorsqu’il interagit avec l’électronique subtile (et parfois pas si subtile).

Les tambours et les percussions sont également merveilleux. Il y a beaucoup de travail au pinceau ainsi qu’un arsenal d’objets percussifs divers et variés… le tout joué de manière très libre et sans effort. C’était fascinant de se concentrer sur cet aspect.

Enfin, la basse acoustique, jouée à la fois de manière arco et pincée, est de très bon goût, même si elle est un peu discrète. Pendant les sections arco, elle prend un son de bourdon électronique où j’ai dû faire une double prise sonore pour déterminer qu’il s’agissait bien d’une basse acoustique.

Ces raisons et d’autres encore m’ont suffi pour dire que Ballroom est en effet une belle déclaration. On ne peut qu’être heureux de l’avoir dépoussiérée et de vous la recommander vivement.

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