Secret of Elements: « Chronos »

Johann Pätzold, alias Secret of Elements a créé rien de moins qu’un spectacle musical avec son nouvel album, Chronos. Le compositeur, instrumentiste et producteur allemand ne semble pas comprendre l’idée de faire les choses à moitié, car chaque morceau de cet album peut être classé dans la catégorie « épique ».

Tout commence avec l’intro au piano et au synthétiseur « Grace » qui laisse sonner les ivoires de manière hypnotique et audacieuse. C’est le premier de plusieurs morceaux qui jouent avec la valse du temps. Elle joue des phrases similaires, mais y ajoute à chaque fois des touches épiques uniques et ressemble à une extravagance de science-fiction. » A Last Waltz » fait appel à Mischa Blanos pour une marmite épique de pianos qui s’accumulent et s’amplifient sur une introduction délicate de valses intimes. Après ces ouvertures rustiques, nous passons à un mélange d’électronique ambiante et de bruits de chambre. Momento » ressemble à l’équivalent audio d’un voyage dans l’espace autour d’un abri de jardin. Les grincements de chaise et les claquements de piano sont amplifiés pour donner l’impression de moments épiques dans le temps. Le tout se déroule autour d’un magnifique arrangement de grosse caisse, de piano et de cordes.

Cette transition permet à Secret of Elements de passer à la partie céleste plus abstraite de l’album. « Astral » et « Nothing Lost Yet » posent les bases de morceaux épiques de synthétiseurs et d’orchestres classiques. Le premier est une floraison magique de couleurs musicales. Le second fait appel à de nombreuses atmosphères et percussions pour faire monter les enchères, tandis que les cordes s’enhardissent avec émotion. Ils passent également de la brume à l’immaculé lorsque le temps se précise et que la batterie se met en marche. On n’aurait pas cru qu’au début de l’album, on ferait allusion à des vibrations profondes de club, mais on y arrive presque. « Cassini » ralentit tout jusqu’à une pulsation mécanique, tandis que des orgues lointaines épiques résonnent sur des arpèges dramatiques de piano et de synthé. C’est ce « single » qui nous a fait découvrir Secret of Elements et il représente bien le sens de l’échelle de l’album.

Même la musique de drone n’échappe pas à l’approche dramatique. « Vinculum » est un magnifique cumulus de cordes qui s’agitent comme un cycle jour/nuit. Des voix lointaines s’élèvent tandis qu’au cours des huit minutes, les cordes passent du synthétisme à la pureté. Des pianos audacieux et lourds en réverbération reviennent pour le romantique « Liebe » avant que « Rage » ne prenne le tic-tac des horloges à partie. Ici, ce cliquetis est détourné en un rebondissement de guimbarde chauffée sur des cordes sciées et des claquements de bois. Pour un album à l’échelle épique, c’est le seul titre qui fait appel à la tension. Il fait passer le message que le temps n’attend personne. Réflexion propre à nous mettre tous en colère.

Secret of Elements fait appel à Laure Brisa pour « Aurora ». Ici, la harpe prend le devant de la scène pour donner une merveille vibrante à l’orchestration. Ce titre est tout à fait majestueux, car il évoque l’univers, la curiosité, la beauté et peut-être aussi la peur. Lorsque la voix de Laure se joint au morceau, celui-ci prend un ton plus angélique ou plus sinistre, selon l’humeur et le point de vue. « Mein Schmerz » complètera l’album avec un magnifique morceau classique contemporain. Les cordes brillent vraiment ici et les choses sont pleines d’espoir.

Il est rare de découvrir un album qui entraîne l’auditeur dans un voyage aussi viscéral. Secret of Elements parvient à trouver des moyens nouveaux et émotifs pour que tout semble si grand et si vivant. Souvent, cela signifie que si tout est dramatique, cela atténue l’expérience globale, mais ce n’est pas le cas ici. Au contraire, chaque morceau respire la passion de différentes manières et je me suis sentie humble et restaurée après chaque écoute. Il est recommandé recommande de regarder un ciel étoilé sur une grande télévision et d’écouter cet album avec les lumières éteintes. Vous serez transporté dans un autre monde qui mérite l’épithète de « phénoménal ».

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