Babe Rainbow: « Changing Colours »

Ah, Babe Rainbow. Qui pourrait oublier nos chers garçons néo-psychiédéliques issus australiens ? Ce tout nouveau disque nous fait passer de Byron Bay cette Mecque du son et de la musique qu’était Laurel Canyon dans les années 70.  Ça fait un moment, ils nous ont manqué et on en presque envie de surfer. 

Nous n’avons jamais eu autant envie de plage ou d’agrumes qu’en écoutant « Zeitgeist ». Rappelant les Parcels plus modernes, c’est une brise tropicale d’un disque qui supplie l’auditeur d’être dans le présent, d’accepter cette étrange réalité pour ce qu’elle est, d’évoluer avec le temps et de savourer des agrumes rafraichissants. Ils vous invitent à vous détendre et à groover sur des rythmes latins classiques et vous ne pouvez vous empêcher de vous débarrasser de votre négativité, de pratiquer la pleine conscience et de surfer sur la vague avec eux. 

Nous entrons ensuite dans un territoire plus sombre. « The Wind » a été conçu dans des eaux beaucoup plus sombres, pendant la saison des feux de brousse en Australie, et est un hymne pour tous les bébés du bush et les animaux sauvages perdus. Cette chanson s’est vraiment démarquée pour nous ; une vibe de Donovan avec une ambiance de Simon & Garfunkel. Profondément profond, mélodique et évocateur, les chuchotements de l’appel parlent doucement : « accrochez-vous à moi et revenez à la vie » (hold onto me and return to life). Vous pouvez visualiser la scène, les flammes dans les cieux à travers l’horizon sans fin, alors que la flore et la faune commencent lentement à se restaurer et à revivre après la dévastation. C’est un morceau basé sur le retournement du monde et la magie impliquée dans le grand cercle de la vie – c’est une transe et tout simplement stupéfiant.

Il y a une telle gravité dans ce disque, qui se poursuit avec la collaboration pop lo-fi de Jaden Smiths sur « Your Imagination ». Détendu, exaltant et nostalgique avec une touche des modernité, il y a une touche Beach Boys qui vous fera sombrer dans les dunes de sable. Il y a une vibe nettement jeune et transitoire avec des touches de références à la culture pop qui l’amène au présent :  « Elle n’écoute que The Lonely Hearts Club Band » (She only listens to The Lonely Hearts Club Band ). En tout cas, c’est un signe que lesacolytes de Byron Bay s’emparent des esprits et des oreilles d’un public affamé et peu méfiant.

Nous passons ensuite à « Ready For Tomorrow », qui rappelle les anciens albums de psych pop des années 60 que nous connaissons et aimons. Lespercussions roulent de plus en plus vite et nous plongeons alors dans la soupe primordiale de la danse et du néo-psychédélisme.  « California «  est beaucoup plus fort et rappelle le magnifique songwriting d’autrefois de façon frappante mais sans effort et avec fluidité, « Quand vous voulez qu’ils changent, les gens ne changent pas) «(When you want ’em to change, oh people don’t change) . Nous voilà ainsi dans les légendes du présent et du passé,et c’est un sans faute. ce morceau est également presque une ode et un panégyrique à leur famille de Los Angeles et à leur second sanctuaire.

« Rainbow Rock «  remonte à la surface, rappelant le rock des années 90 avec un goût distinct de l’Hacienda Manchester. De son côté, « New Zealand Spinach » sera une joyeuse beach ballad, avec des harmonies à la Beatles. « Thinking Like A River «  est sinueux et apaisant, à la hauteur de son homonyme. Décrivant leur son comme « Dieu cueillant des tournesols » (‘God picking sunflowers’), nos flower childen aquatiques se montrenet alors « Relaxed » avec un R majuscule. 

« Curl Free » présente, par comparaison, un changement de rythme et un hommage à la culture pop surf des années 60. Cette chanson est simple et égalise l’album avec des samples de mouettes et de vagues qui se fondent dans les enceintes – c’est une expérience très viscérale et vous pouvez presque sentir le sable bouger entre vos doigts de pied en éventails. 

Sur Changing Colours, Babe Rainbow a fait des vagues et a plongé ses orteils dans tous les océans, ruisseaux et rivières. Ils nous montrent qu’ils sont loin d’être un dauphin à un seul tour, leurs sons sont immergés dans toutes sortes de sons et nagent de manière influente entre les mers Atlantique et Pacifique. Ce disque, ainsi que l’ensemble de leur opus, est un véritable voyage immersif qui permet d’atteindre le somnambulisme rêveur et décontracté ainsi que le cocktail disco-psych-pop pour lequel ils sont connus. 

****

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

%d blogueurs aiment cette page :