Natura Est était un nouveau projet ; celui de deux visages bien connus de la scène électronique et industrielle, le britannique Tony Young d’Autoclav1.1 et Andreas Davids d’Allemagne, connu pour Xotox. Ont mis leurs talents au service d’une trajectoire dark ambient explorant les thèmes de la nature et de la vie sur notre planète. Compte tenu des compositeurs, on peut s’attendre à ce que le matériel soit d’un niveau élevé et c’est le cas.
Les sons et les textures sont chauds, pleins et sains dans les basses fréquences. Le mouvement est assuré par des changements de tonalité plutôt que par un quelconque support rythmique, comme les sons produits par le vent et l’océan, éléments naturels qui évoluent naturellement avec le temps. Les résultats sont donc réconfortants et contemplatifs. Même s’il y a des éléments abrasifs dans le champ sonore, ils reflètent leurs contreparties dans la nature et me suggèrent qu’ils doivent être acceptés comme faisant partie d’un tout inébranlable, éternel et nécessaire. Leur premier album éponyme contienait 5 titres et dait environ 40 minutes était idéal car beaucoup de matériel de ce genre peouvait ainsi atteindre des durées difficiles à consommer en une seule fois, il était ainsi concis mais expansiff, rappelant les moments plus ambiants des premiers albums de Delirium mélangés à la dynamique de quelque chose comme Sleep Research Facility.
Sur Natura Est, Tony Young (Autoclav 1.1) et Andreas Davids (Xotox), poursuivaient leur voyage dans les profondeurs d’un dark ambient envoûtant, aux couches denses et aux atmosphères brumeuses.
Real Seasons, troisième opus du duo, est doté d’effluves vénéneux, traversé par des vocaux lyriques en arrière-plan, conférant à l’ensemble une aura de mystère.
Natura Est nous invite à un sabbat de sorcières et de magiciens, revêtant leurs costumes de ténèbres pour affronter les affres d’un macrocosme tourmenté par les assauts d’une humanité dépravée.
L’album est déchiré entre des forces souterraines et célestes, luttant pour attirer l’autre dans son camp, une lutte charnelle chargée d’énergies flottantes et de glissements venteux entre les strates d’une terre retournée par l’immobilisme. Captivant et, par conséquent, recommandé.
***1/2