On a entendu la musique de Beatriz Ferreyra pour la première fois au début ou au milieu des années 2000, à l’occasion d’un traveil avec l’équipe de commissaires de Liquid Architecture. Étant donné l’orientation du festival à l’époque, le GRM et la musique concrète en général constituaient un point de mire.
Cela dit, ce n’est qu’au cours de la présente décennie que son oeuvre a fait l’objet d’une attention particulière qui a permis de rendre compte de son incroyable concentration et de la vision qu’elle maintenues tout au long de sa vie sonore.
Beatriz Ferreyra est l’une des rares compositrices concrètes qui ont été actives de la seconde moitié du XXe siècle à nos jours. Son travail, qui est toujours en cours de recherche, est à la fois complexe et d’une élégante simplicité.
S’appuyant souvent sur des objets singuliers, Ferreyra utilise des bandes magnétiques et d’autres formes de manipulation qui reconfigurent radicalement les matériaux sonores qu’elle a choisis, les ouvrant vers l’extérieur.
Canto+ rassemble des œuvres issues de près de 40 ans de sa vie musicale et rend hommage à ses intérêts infaillibles pour le dynamisme, le rythme, la voix et les potentiels morphiques des matériaux concrets. Deux des œuvres sont également des dédicaces à des amis proches : « Jingle Bayle’s « (à François Bayle) et « Au revoir l’Ami « (à Bernard Bashet). Cette édition reprend là où Echos+ s’arrête et nous ouvre encore davantage ses univers sonores.
***1/2