Amigo the Devil: « Born Against »

Le premier album d’Amigo the Devil en 2018, Everything’s Fine, a placé la barre assez haut pour le chanteur/compositeur folk gothique Danny Kiranos. Bien qu’une partie du buzz initial de Kiranos soit venue de l’esthétique « Murder folk » qu’il a créée, cet album a tenu ses promesses, avec des chansons bien construites et intelligentes qui présentaient une crudité émotionnelle. Avec son deuxième album Born Against, il ne s’écarte pas du modèle de cet album. Ses paroles intelligentes et souvent citables sont une fois de plus un élément essentiel. Mais il y a un son de production plus gros et plus lisse sur cette série de chansons, qui passe d’un murmure timide à des cordes qui s’envolent et à une scansion qui fait éructer sa voix avec le talent d’Elvis à Vegas.

Born Against contient quelques-unes des plus grandes chansons qu’Amigo the Devil ait jamais produites. Les rues de la Nouvelle-Orléans, chargées d’alcool, sont évoquées par la chanson « Quiet as a Rat ». Sur le plan lyrique, il s’en prend à la religion : « tout le monde traite les commandements comme une liste de choses à faire » (everyone treats commandments like more of a bucket list), mais plutôt que le blasphème adolescent que l’on trouve dans le métal, ses sarcasmes visent plutôt le rôle que joue la société dans son ensemble en favorisant les aspects régressifs de la religion.

Il y a une grande tension dans « Murder at the Bingo Hall », avec une variété de nouveaux éléments sonores et quelques éléments lyriques plus traditionnels de ballades meurtrières. Mais son approche sinistre et pince-sans-rire lui a bien réussi jusqu’à présent, et cela ne change pas ici. 

« Different Anymore » est l’une des compositions qui ressemble le plus à celles de son précédent album, mais la production plus soignée la distingue. Pourtant, il conserve sa touche lorsqu’il s’agit de l’écriture des chansons. Ces chansons sont davantage racontées comme des histoires et moins portées par des accroches, mais elles sont suffisamment convaincantes pour que cela ne soit pas un obstacle.

« Shadow » rappelle également les premiers travaux de Danny Kiranos, mais avec plus d’arrogance et une atmosphère plus sombre. Et avec « Letter From Deathrow », Amigo the Devil livre une ballade douce-amère au banjo, revenant au son caractéristique qui a lancé sa carrière. Sur ce Born Against, Amigo the Devil adopte de nouveaux sons et une nouvelle approche, qui lui réussissent largement. Danny Kiranos ne cesse de grandir en tant qu’artiste et auteur-compositeur, mais où qu’il aille, l’obscurité n’est jamais très loin derrière lui.

***1/2

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

%d blogueurs aiment cette page :