r benny: « we grow in a gleam »

Depuis près de cinq ans, Austin Cairns, sous le nom de r beny, se taille un espace de musique ambiante bien à lui avec des synthétiseurs, des échantillonneurs et d’autres instruments électroniques. Il existe peu d’artistes aujourd’hui capables de tirer de leurs gadgets et de leurs machines des sons aussi émouvants. Ce n’était donc qu’une question de temps avant qu’Andrew Khedoori et Mark Gowing ne fassent appel au musicien de Californie du Nord pour contribuer à leur projet d’éditions Longform, et c’est ce qui s’est produit avec We Grow in A Gleam, qui figure dans la 19e édition de la série aux côtés d’œuvres de Judith Hamann, Theodore Cale Schafer et Angel Bat Dawid. L’esthétique d’écoute profonde du label est bien adaptée à r. beny dans ce qu’il a de plus imaginatif et expressif.

La pièce de plus de vingt minutes est proposée sous la forme d’une carte comprenant « des tons, des textures et des échos représentatifs d’une géographie et d’une époque ». Il s’agit d’une cartographie sonore de premier ordre – patiemment et magnifiquement dessinée, avec des bornes kilométriques dans les notes de l’album pour guider l’auditeur à travers les espaces verdoyants mais solitaires que la musique traverse : lueur étincelante, lumière d’une rivière, mémoire remplie de buits statiques et, au final, écume et poussière dans uneprairie qui surplombe la mer et où le chanteur pourra alors fredonner encore.

***1/2

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