Si le nom de Cheval Sombre est familier aux adeptes de tout ce qui est alternatif, c’est peut-être en raison de ses deux premières sorties, ou de sa collaboration en 2018 avec Dean Wareham de Galaxie 500 et Luna. Mais, peut-être que le nom s’est un peu effacé, la collaboration avec Wareham remonte à environ trois ans, et sa dernière sortie en solo remonte à huit ans. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait donné à son troisième album le titre de Time Waits for No One.
Au vu de cet album, on peut s’interroger sur son rythme de sortie, mais la qualité de la musique est au rendez-vous. Chris Porpora, alias Cheval Sombre, est l’un de ces poètes qui a décidé de mettre ses poèmes en musique et qui a pris la bonne décision.
Il s’avère que le concept de cet album a été, au moins en partie, inspiré par les traductions de Thomas Merton de la philosophie chinoise ancienne dans la Voie de Chuang Tzu.
« Le temps linéaire défile, que nous soyons éveillés ou endormis, que nous le voulions ou non. Cette façon de voir le temps peut être un piège et une source profonde de souffrance. Mais j’ai certainement été victime de ces illusions, et je pense qu’il est important de reconnaître cet aspect de notre humanité », explique-t-il.
Des idées nobles, en particulier lorsqu’elles sont intégrées principalement dans la voix feutrée de Porpora, les guitares acoustiques, les embellissements électroniques et les cordes occasionnelles (« Dreamsong »). On pense à Spacemen 3 et à Sonic Boom dans leur version la plus pastorale. Pas étonnant, puisque Sonic Boom a produit cet album.
Cheval Sombre a pris son temps pour composer son nouvel album, mais à l’évidence, son nom pourrait bien rester dans les mémoires. A moins qu’il ne décide de prendre son temps, encore une fois.
***1/2