Que ce soit à l’intérieur des pubs ou derrière les platines des boîtes de nuit, le duo électronique londonien Otzeki reste ambivalent quant à la place exacte de sa musique. Le duo de cousins, dont les premières sessions de jam ivres se résumaient à des guitares et à une boîte à rythmes semi-fonctionnelle, a depuis cultivé une marque de fabrique d’indietronica qui réussit à unifier les éloges des ravers de fin de soirée et des amateurs de concerts en sous-sol. De retour avec leur première musique depuis deux ans, le deuxième album du duo, Now Is A Long Time, s’appuie sur les fondations établies par leur premier album en continuant à transmettre un message d’espoir et de raison engagé socialement à un monde qui lutte toujours pour se remettre sur pied.
Des guitares texturées et des couches complexes de programmation électronique éparse se déversent sur des rythmes trip-hop et house lo-fi des années 90. Le falsetto de Mike Sharp s’impose dès le départ en glissant au-dessus de la production dense de « Sweet Sunshine ». Le son euphorique du duo est réfracté par des formes d’ondes riches et pénétrantes. Tout à fait contagieux, mais défiant toujours la structure pop conventionnelle, ils se laissent aller à des grooves plus accrocheurs sur « Max Wells-Demon ». L’impulsion d’Otzeki, qui consiste à être à la fois accrocheur et provocateur, ressemble à une mission passionnante.
***1/2