Il n’y a pas si longtemps, les one-man bands se composaient d’une personne jouant de la guitare et ayant un tambour de base attaché au dos, tout en jouant occasionnellement de l’harmonica attaché à leur tête. C’était un peu amusant et certaines personnes sont devenues très douées pour cela, mais c’était tout de même une activité de niche. Quoi qu’il en soit, il y a quelques années et aujourd’hui, avec l’avènement des logiciels d’enregistrement et de mixage à domicile, beaucoup plus de gens peuvent se lancer dans le jeu. Comme pour la plupart des choses, certains sont meilleurs que d’autres. Il n’est pas surprenant qu’un multi-instrumentiste de Veérone en Italie, se fasse appeler Black Kalmar Skull sur son dernier album To All Whom I Loved.
La chanson d’ouverture « Summer » est une excellente introduction à l’album. La première chose qui frappe est le son de guitare saccadé, qui rappelle beaucoup la pop indépendante des années 90, pensez au son de guitare de The La’s et vous n’en êtes pas loin. Les guitares glissent sur un rythme de batterie qui ressemble à un mélange intrigant de pop indépendante des années 90 et d’Alcest dans sa version la plus légère. Les paroles sincères correspondent parfaitement à l’ambiance de la chanson et son évasion rêveuse est réalisée à un degré fantastique.
Le titre suivant, « No One Else », a de nouveau un son de shoegaze option rêveur. Les voix sont enfouies assez loin dans le mix mais ont un son éthéré et le refrain chargé de criffs emmène l’auditeur dans la stratosphère.
» Two Birds » introduira des éléments plus lourds dans le mixage qui commence par une partie de guitare beaucoup plus lourde, mais celle-ci se transforme rapidement en un son shoegaze accrocheur, comme celui des deux premières chansons. C’est une variation bienvenue, bien pensée et qui sert à mettre parfaitement en valeur le chant mélancolique. En effet, ces éléments plus lourds surgissent parfois au cours de l’album et ils s’intègrent toujours parfaitement aux chansons. L’introduction de la chanson « Straight Line » en est un bon exemple conjugué qu’il est au fait qu’il n’a pas peur de faire du rock quand il le faut.
En ce qui concerne le chant, la voix de Matteo a une belle qualité de chant doux qui correspond très bien à la qualité de l’écriture de la chanson. Après avoir parlé au compositeur Matteo Iron lui-même à propos de l’album, il a déclaré : « il est destiné à transmettre des émotions positives mais en même temps à être teinté de mélancolie, comme quand on se remémore des souvenirs ». Il parvient à transmettre ces émotions avec beaucoup d’aplomb sur cet album ».
Pour résumer, c’est un excellent album à écouter en portant des écouteurs, en regardant les nuages et en se remémorant les jours passés. Bien sûr, il est un peu brut sur les bords et la production pourrait être améliorée, mais comme il s’agit d’une opération menée par un seul homme, Black Kalmar Skull n’a pas à rougir de son résulat. Si vous avez envie d’un rock onirique qui mélange divers éléments en un tout très cohérent vous ne serez pas déçu.
***1/2