YUNGBLUD est un combo de Doncaster qui s’inscrit dans la catégorie des outsiders avec son deuxième album Weird !. Alors que son EP Underrated Youth était le début d’un message d’espoir pour les marginaux, le nouvel opus est une célébration totale de tout ce qui est bizarre, une célébration dans laquelle son chanteur se délecte de ce qui a à voir avec l’extraordinaire.
Weird ! est un disque aux multiples facettes qui met en valeur les diverses composantes du talent artistique de YUNGBLUD. Les différents personnages qu’il assume tout au long de l’album explorent des thèmes comme la sexualité dans « Strawberry Lipstick » et « Cotton Candy », ou la solitude avec « Love song ». Weird ! atteint son sommet émotionnel avec le « single » « Mars », qui reprend les références lyriques du classique de David Bowie « Life On Mars » et raconte l’histoire d’une jeune fille transgenre inspirée par un fan rencontré après un spectacle. Sur ce registre, cette chanson est aussi poignante que « Polygraph Eyes » datant de 2018.
Les « singles » sont le genre de compositions que l’on a, ici, envie de crier à pleins poumons – mais ce ne sont pas les seuls joyaux de l’album. D’ailleurs, l’album n’a pas de pistes de remplissage, tant chaque chanson se démarque par elle-même, un peu comme si à chaque écoute une une nouvelle chanson devenait la favorite de l’album.
Un autre point fort est le « single » « God save me, but don’t drown me out » ; il met en évidence la capacité inébranlable du combo à exprimer des émotions dans leur forme la plus brute et il est difficile de penser à une autre composition qui transmette avec autant de succès ce genre de désespoir et d’acceptation de soi.
L’album nous donne ainsi exactement ce qu’il promettait. En plus du son rock/pop habituel, on y distingue un noyeau de musique expérimentale se revendiquant du concept de la bizarrerie. L’album s’ouvre avec l’intro un peu effrayante sur fond de boîte à musique, « Teresa » et affiche une construction presque théâtrale,avec une étincelle supplémentaire et excitante qui montre YUNGBLUD sous son meilleur jour. Cette énergie chaotique est présente tout au long de l’album, surtout dans les titres conduit à l’electronicaque sont « Superdeadfriends » et « Ice Cream Man ».
Le rythme en constante évolution de l’album, de la mélancolique « Love Song » à la divinement désordonnée « Charity « , est totalement représentatif de l’art de YUNBLUD et il ne fait donc aucun doute que Weird !Sera un spectacle impeccable sur scène si la tournée mondiale annoncée sematérialise en 2021.
***1/2