Lorsqu’un groupe qui existe depuis plus de 50 ans annonce qu’il sort un nouvel album de musique originale, les critiques et de nombreux fans du groupe ont de quoi se plaindre. Il arrive souvent que, pour le meilleur des efforts, ces sorties se révèlent peu excitantes et vouées à l’obscurité. Avec The Symbol Remains, le nouvel album de Blue Öyster
Cult (une entreprise en activité depuis 1967), le groupe a placé la barre incroyablement haut pour les groupes de rock classique qui pensent pouvoir encore couper la moutarde.
Scénarios inquiétants, paroles cryptiques, guitare déchirée et crochets mémorables, voilà ce qui fait la réputation de Blue Öyster Cult. Les 14 morceaux de The Symbol Remains en sont la preuve. Vous voulez un single à succès avec un refrain que vous ne pouvez pas sortir de votre tête ? L’histoire du mal incarné racontée avec un plaisir diabolique qu’est « That Was Me » remplit aisément son contrat. Sur une note beaucoup plus légère, « Box in My Head » fait vibrer le son classique de Blue Öyster Cult, fait pour la radio, encore une fois avec un refrain de vers d’oreille. Si vous êtes un grand fan du travail du groupe avant qu’il ne devienne une star, avec Tyranny and Mutation et Secret Treaties, les guitares à toute épreuve de « Stand and Fight » et « The Alchemis » vous mèneront à une, toute proportion gardée, extase musicale familière.
Dans le cadre d’un départ pour Blue Öyster Cult, ses membres s’amusent à faire un vrai blues-rocker sur « Train True (Lennie’s Song) » où l’harmonica imite le sifflet d’un train, le rythme s’envole comme une locomotive en fuite et les paroles à la vitesse de l’éclair mettront au défi ceux qui sont déterminés à chanter avec eux. Ailleurs, « Tainted Blood »parle ostensiblement d’un couple de vampires, mais certains interpréteront la chanson comme étant l’histoire d’une mort liée à la drogue. « Florida Man », un autre inducteur de chant infaillible, raconte comment la Floride était habitée par des peuples indigènes bien avant l’arrivée des explorateurs européens, et comment aujourd’hui les mots « Florida Man » sont les favoris des moteurs de recherche pour ceux qui recherchent des nouvelles farfelues. Les mots de fin de la chanson assimilent sciemment l’homme de Floride à « toute âme fragile » (any fragile soul). Sur une ligne de guitare élancée, « Secret Road » suggère une issue à la tourmente, assimilée ici à la fin du monde.
The Symbol Remains est le premier album de Blue Öyster Cult en 20 ans. Il est certain qu’ils n’ont pas travaillé dessus pendant tout ce temps, mais c’est grâce à cette expérience de 50 ans environ qu’ils ont pu réaliser cet incroyable album qui devrait finalement être désigné comme l’un de leurs meilleurs. La formation actuelle de Blue Öyster Cult comprend les membres fondateurs Eric Bloom et Donald « Buck Dharma » Roeser, à la fois à la guitare et au chant, ainsi que les membres de longue date du groupe Jules Radino (batterie), Richie Castellano (guitare) et Danny Miranda à la basse. Anciens ou nouveaux membres du combo, ils ne feront, de toute manière, par mentir le titre de cet album ; oui « le symbole reste encore présent ».
***1/2