Ela Minus, artiste basée à Brooklyn, a souvent qualifié son oeuvre de « musique lumineuse pour les temps sombres ». Ces « temps sombres » sont omniprésents dans les circonstances actuelles à travers le monde, où une grande partie de la musique qui sort peut être considérée comme assez sombre et décourageante. Mais cesacts of rebellion,le premier album de Minus, produisent indéniablement un sentiment élevé de curiosité optimiste.
Ayant beaucoup travaillé comme « assembleuse de synthétiseurs », Minus possède un vaste savoir associé à ces appareils électroniques ; c’est pourquoi l’album a été créé uniquement à l’aide de synthéts qu’elle a conçus et construits elle-même. Enregistré dans son home studio, l’appréciation d’Ela Minus pour une variété de genres divers lui permet de donner une tournure unique au genre électronique épuisé pour créer 10 voies distinctes sur lesdits actes de rébellion.
« N19 5NF » désenchante domme il se doit l‘introduction à l’album, principalement en raison du manque de voix, ce dont la musique électronique a désespérément besoin pour pouvoir se connecter avec l’auditeur moyen. Ceci est favorisé par l’instrumentation limitée, qui exprime une sensation et un timbre typiquement associés à la conclusion d’un morceau. « N19 5NF » est le code postal britannique du Whittington Hospital, et c’est ainsi que cetitre d’ouveture se rachète – la construction progressive de sons de synthétiseur plus aigus au moyen du plugin Soundtoys Crystallizer transmet le sentiment de méconnaissance et d’éparpillement communément associé aux hôpitaux.
L’expression « ils nous ont dit que c’était difficile, mais ils avaient tort » (they told us it was hard, but they were wrong) donne à l’auditeur un sens de l’orientation plus clair que l’opener car nous est incluse la voix de Minus tout au long de l’enregistrement, ce qui permet au public de trouver un moyen de se rapprocher d’elle. Le contenu des paroles de ce morceau s’aligne sur le mantra de l’auteur de la chanson « une musique lumineuse pour les temps sombres » ; elle élève l’auditeur avec des paroles telles que « vous voyez comme cela devrait être facile » (you see how easy it should be) et « tout le monde nous a dit que c’était difficile mais ils avaient tort ». Un sentiment électronique beaucoup plus profond émane de « el cielo no es de nadie » – on dirait presque une pièce de danse. Le son de clavier que l’on entend tout au long de la composition juxtaposé à des synthétiseurs distincts, rappelle beaucoup celui du groupe allemand Kraftwerk, don Minus a souvent déclaré qu’il était l’une de ses plus grandes influences. Ces sons à la Kraftwerk poussent encore plus loin l’accent important mis sur l’électronique dans le titre.
Comme son nom l’indique, « megapunk » diffuseraun sentiment d’angoisse ; il traite de motifs lyriques qui résonnent en accord avec l’actualité mondiale, comme dans la première ligne, « We can’t find a reason to stay quiet ». Avec un backbeat menaçant et des lignes de synthétiseur fortement compressées, cette chanson développe une puissance copieuse et un grand degré d’énergie, permettant à Minus de poursuivre cette sentimentalité punk.
Comme le morceau qui nous a fait entrer dans le monde des acts of rebellion, « pocket piano » se contente d’un point médian insatisfaisant. Le morceau ne renonce pas à son origine, ce qui lui donne un peu l’impression de ne pas être à sa place. Cependant, le morceau suivant, « dominique », remet l’album sur les rails. Une fois de plus, elle démontre sa capacité unique à jeter un éclairage différent sur un genre fortement homogénéisé. Elle le fait grâce à la composition de lignes de synthé excentriques et superposées. L’une de ces couches est un son qui imite une percussion d’acier, ce qui renforce cet élément de curiosité et d’individualité mis en avant dans les actes de rébellion.
Le morceau suivant, « let them have the internet », est un autre instrumental, le plus fort de l’album. Il n’a pas la pléthore de couches auxquelles nous sommes habitués sur la première moitié des acts of rebellion, mais il le fait à son avantage, car l’absence d’instrumentation détaillée communique une qualité quelque peu cinématographique dans le morceau. Il fonctionne efficacement comme une introduction prolongée au morceau suivant, « tony ». Cette chanson a été enregistrée entièrement en espagnol, ce qui montre la capacité de Minus à donner son éclat distinctif au genre électronique. Une fois de plus, les sons et textures peu familiers produits par les synthétiseurs sur ce morceau sont assez évocateurs de Kraftwerk, ce qui donne au morceau son propre éclat inimitable.
« do whatever you want, all the time » est encore un autre morceau sans paroles, mais il est différent de ceux qui l’ont précédé dans la liste des instrumentaux. Il s’agit d’un titre sans couture ni ossature, qui pourrait être considéré comme idéal pour la détente, et qui démontre encore plus le mantra de Minus. Les synthétiseurs minimalistes se mélangent pour générer leur propre domaine, ce qui lui permet de se démarquer véritablement des autres morceaux de l’album.
acts of rebellion s’achèvent avec le bien nommé « close », mettant en vedette le futur artiste Helado Negro. Sa voix agit presque comme un antidote à celle de Minus », ce qui leur permet de se contraster magnifiquement. Il est notamment plus énergique que les neuf morceaux précédents, principalement en raison de la présence accrue de la voix et du battement des tambours. C’est une fin satisfaisante pour cet album inventif qui fait partie, en effet des acts of rebellion.
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