My Magic Dreams Have Lost Their Spell, du compositeur et violoncelliste torontois Nick Storring, est son sixième album solo. Solo, mais contenant une multitude d’instruments – dont il joue lui-même – et, par conséquent, de sonorités. L’inspiration de l’album est la musique de Roberta Flack, mais toute relation entre la musique de cet album et celle de Flack est obliquement allusive et filtrée par la propre sensibilité de Storring, qui se montre ici romantique, repliée sur elle-même et richement cinématographique.
Écouter l’album, c’est comme écouter la bande-son d’un film se déroulant dans un paysage imaginaire : vif, légèrement hallucinant, et s’éloignant jusqu’à un point juste à la limite de la perception. Bien que le violoncelle de Storring soit le plus souvent la voix centrale ici, la variété même des autres instruments soigneusement stratifiés dans le mixage et la riche gamme de couleurs sonores qu’ils apportent font partie intégrante de la réalisation efficace du spectre émotionnel et de l’étrange labilité de la musique. D’une beauté inouïe.
***1/2