Wake est le dernier volet d’une trilogie du duo Silent Vigils, et il en constitue une coda appropriée avec des paysages sonores succulents qui absorbent l’auditeur ; point de trucs ou de ficelles tirés – juste des sons édifiants.
L’album dure un peu moins de 40 minutes, avec quatre chansons qui se fondent les unes dans les autres. Il n’y a rien qui secoue l’auditeur de l’immersion, l’expérience de l’écoute est semblable à celle d’un réservoir de privation sensorielle. Certains repères sont donnés, certains sons familiers, mais jamais assez pour s’en saisir. La chanson titre ouvre l’album avec des houles qui ne cessent de s’accumuler sans jamais se submerger – ces houles se résorbent ensuite pour former la base du morceau suivant. « Mokugomi » a une structure similaire, avec ce qui ressemble à de puissants pads de synthétiseur, le morceau laisse une impression.
« Munhitsu » est le titre le plus sombre de l’album, il commence par des pulsations mesurées qui s’atténuent ensuite pour donner une lumière vacillante. Le morceau laisse l’auditeur prêt pour la dernière composition de l’album. Pour conclure la trilogie, « Unborn » sera le morceau qui demande le plus de patience à l’auditeur, mais aussi le plus gratifiant. Les sons sont subtils et c’est la chanson la plus calme de l’opus mais le titre s’épanouit aux trois quarts, terminant l’album avec des sonorités lumineuses et luxuriantes.
Malgorzata Lapsa-Malawska fournit l’artwork de l’album, comme elle l’a fait pour les deux précédents albums de Silent Vigils, et il rend justice en tant que contrepoint visuel. L’artwork n’impose, en effet, aucune interprétation particulière capturant ainsi parfaitement le sentiment que créent Silent Vigils. Wake est, à cet égard, un album honnête, il joue cartes sur table et demande à l’auditeur s’il souhaite une lueur d’espoir.
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