Oscar Jerome : « Breathe Deep »

Breathe Deep est le très attendu premier album d’Oscar Jerome, qui fait partie de la scène nu-jazz londonienne en plein essor. Avant de continuer, ne laissez pas le terme « jazz » vous rebuter. Pour tous ceux qui ont suivi l’évolution de la scène au cours des dernières années, vous savez que Jerome et nombre de ses collaborateurs sur cet album réinventent le genre, en mettant l’auditeur au défi de réfléchir à ce qu’il écoute lui aussi, et ce nouvel album n’est pas différent.

Collaboration est le mot clé de cet album qui met en scène plusieurs de ses membres du collectif afrobeat signé Brownswood, Kokoroko, des amis du collectif Ezra, des Sons of Kemet, de Maisha et de Steam Down, ainsi que l’auteur-compositeur-interprète Lianne La Havas, acclamée par la critique.

« Sun for Someone », qui a été soutenu par 6Music et Radio One, lance l’album et commente la crise climatique actuelle. C’est dans ces moments politisés que Jerome prend tout son sens et cela se voit aussi dans le puissant et palpitant « Your Saint ». Il a écrit ce morceau à Paris, consterné à la vue de familles syriennes sans abri, obligées de vivre dans les stations de métro surpeuplées de la ville. La poignante situation dont il a été témoin est parfaitement représentée par la parole de Brother Poet, le rappeur sierra-léonais et membre co-fondateur du collectif artistique Steam Down. Dans le chant del’artiste, on peut entendre son angoisse ; son chant est entrelacé avec le jeu de saxophone planant de Cassie Kinoshi, son compagnon de groupe de Kokoroko, qui prend la relève du chant passionné de Jérôme pour terminer le morceau.

Les fans qui l’ont vu jouer en concert seront ravis d’entendre qu’il a posé le brillant « Give Back What U Stole from Me ». La cadence pointue de sa voix se marie parfaitement avec la ligne de fond, qui est à la fois puissante et joyeuse.

« Timeless », lui, est un morceau tout simplement magnifique. Entièrement épuré, l’ouverture ne voit que Jerome, sa guitare et le chant délectable de Lianne La Havas. Au fur et à mesure que le morceau se construit, des couches d’instrumentation riche entrent en jeu, en particulier le jeu de trompette éthéré de Dylan Jones (Ezra Collective) qui s’entremêle avec le chant de La Havas.

Le dernier morceau en date de l’album est le titre intime et sincère « Joy is You ». C’est la fin idéale pour un premier album qui vous emmène vraiment en voyage. Lorsque ce dernier morceau s’est éteint on ne peut que respirer profondément. Ce disque vous fait réfléchir, il donne envie à votre corps de bouger et vous emportez quelque chose de nouveau à chaque fois que vous l’écoutez.

***1/2

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