Sarah Walk : « Another Me »

Dans un acte de défi et d’appel aux armes contre le patriarcat, l’auteure-compositrice-interprète Sarah Walk, basée à Los Angeles, sort ici son deuxième album Another Me. Le message en est très clair ; comme elle l’explique : « Beaucoup de choses avaient été inexploitées dans mon écriture jusqu’à présent, dont beaucoup concernent des fardeaux que j’ai portés ou dont je me suis sentie responsable, ce qui, je crois, a beaucoup à voir avec le fait d’être une femme et une homosexuelle ». En s’attaquant à ces défis, le disque prend position pour les femmes (queer) du monde entier, en leur donnant une voix en s’exprimant sans détour. Qu’il s’agisse de marginalisation, de misogynie ou de vulnérabilité, Walk s’attaque à tous ces problèmes. Mais bien que fort et puissant sur le plan lyrique, Another Me est un opus étonnamment câlin Sur un fond de douces mélodies folk apaisantes et de délicates lignes de piano, la voix de Sarah brille comme un phare de lumière, attirant l’attention sur son lyrisme acéré :  « Rien ne m’a plus fait de mal que des hommes qui ont grandi sans conséquences, pourquoi est-ce mon travail de réparer ce gâchis ? » (Nothing’s hurt me more than men that grew up with no consequences, why is it my job to fix this mess ?) chante-t-elle sur le premier morceau « Unravel », parlant au nom de tous ceux qui ont déjà rencontré le privilège masculin. « Vous êtes toujours prêt à défendre, vous entendez ma préoccupation comme de la colère, personne ne veut d’une femme en colère » (You’re always ready to defend, you hear my concern as anger, an no-one wants an angry woman).

Sur le plan sonore, le disque alterne entre des sons pop chatoyants, infusés de synthés flous – comme « The Key » »qui fait vibrer d’un côté un aimant – et des arrangements de percussions complexes dans une atmosphère plus dépouillée de l’autre.  « Same Road » et « Crazy Still » sont deux des moments les plus marquants de l’album. Enveloppée dans sa marque de son immersive, Walk se met à pleurer en mettant l’amour dans son contexte. Mais là où « Same Road » est plein d’espoir et rassurant, avec des mélodies envoûtantes et un chant étincelant, « Crazy Still » est tout le contraire. La défaite et le chagrin s’écoulent à travers des lignes de piano sobres, tandis que des harmonies merveilleusement émotives ouvrent la voie vers la fin – « une partie de moi le comprend et une partie de moi se sent abandonnée », J’étais folle de t’aimer, je dois encore l’être » (part of me understands it and part of me feels abandoned. I was crazy to love you; I must be crazy still).

Dans son intégralité, Another Me est une suite impressionnante dà son premier dique, Little Black Book ; intégrant son son caractéristique de piano et l’amenant à un niveau supérieur avec des petits clins d’œil à un univers plus pop. Mais surtout, il ouvre les conversations et permet à Sarah de reprendre son récit : « C’est un album sur le fait d’être marginalisé, d’être une femme, d’apprendre à fixer des limites sans s’excuser et d’être confiante sans se sentir coupable. Apprendre à aimer totalement sans attente ».

***1/2

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