Crack Cloud: « Pain Olympics »

Ce dont nous avons besoin à notre époque, c’est d’honnêteté. Cela ferait-il du mal à quelqu’un d’être franc et de dire la vérité ? Dans Crack Cloud, nous avons trouvé l’héroïsme post-moderne. Notre monde, asphyxié par l’emprise du capitalisme ne laisse aucune place à la franchise. Cependant, le puissant collectif canadien a fourni une catharsis bien nécessaire avec sa dernière révolte à huit voies et notre salut, Pain Olympics, à savoir les Jeux olympiques de la douleur. 

Crack Cloud a produit ici un examen existentiel de la condition humaine et il y défie tout genre. Pain Olympics est, à cet égard, un savoureux cocktail de motifs tenaces et de voix astucieuses où le vaudeville sourit au post-punk et le psycho-rock flirte avec le hip-hop. 

L’album commence par le son méditatif de l’eau qui jaillit d’un robinet et qui chatouille la surface sur laquelle elle tombe – seul Crack Cloud pourrait trouver du réconfort dans le banal. Cependant, cet air de tranquillité est rapidement soufflé lorsqu’une guitare hurlante entre de manière effrontée comme le cri strident d’une sirène. C’est le « Post Truth (Birth Of A Nation) », un morceau se transforme rapidement en un tourbillon de sons avec la marche rapide des percussions caressése par les chœurs, la harpe et les touches. Si elle était visuelle, elle ne serait rien de moins qu’un chef-d’œuvre cinématographique.

La description de poste de Pain Olympics est de nature anxiogène. « Bastard Basket » et « Something’s Gotta Give » constituent un échauffement intense et lourd en basses annonçant « The Next Fix ». Le morceau lui-même se concentre sur les difficultés et les problèmes liés à la dépendance. En tournant autour du même riff et des lignes rapides du chanteur Zach Choy, il imite les pensées rapides, les battements de coeur, les coups de tête contre un mur. 

« Favour Your Fortune » aurait pu être vendu à Brockhampton. Le morceau passe à un groove lo-fi pulsé, décoré d’un chant endiablé mi-chanté mi-bruit. En revanche, tout en poursuivant l’approche sans effort de la voix, « Ouster Stew » aurait pu être tiré tout droit des années 80. Il s’agit d’une discothèque de synthés ludiques et de solos de batterie et de saxophone aventureux. 

« Tunnel Vision » est le jumeau diabolique d’ « Ouster Stew ». Les riffs sont légèrement plus sombres, sans doute plus intenses et trois fois plus sinistres. La répétition est leur point fort, avec la même partie de guitare spirituelle martelée sous une vague de bruit tumultueux. 

Le dernier morceau de l’album est marqué par la léthargie, au lieu de leur signature de plein fouet. « Angel Dust (Eternal Peace) » est comme une claque sur le visage d’un mur d’air humide. Trop théâtrale par rapport à ses homologues, la chanson est faite de bruit blanc et de voix qui ne peuvent être fournis que par des êtres éthérés. Crack Cloud a certainement donné naissance, avec cet opus, à une apocalypse émotionnelle. 

***1/2

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