Les tonalités aériennes du Talbot Bells de Grotta Veterano produisent un son calme, mais le ciel y est définitivement teinté. Assombri par des éléments plus jazzy, des grattements et des sabords subtils, et des microsons assortis, Talbot Bells existe dans un climat changeant.
Ces minuscules sons tentent d’émerger, sortant de leur coquille un par un et scintillant dans la lumière du jour, plus brillante, après le verrouillage et l’hibernation, mais ils sont timides et introvertis par nature, et un bourdonnement les noie bientôt. Le disque est influencé par la lenteur du jour, qui passe du matin à l’après-midi couvert et revient dans son cocon de l’aube. Les cloches et les carillons sont doucement réglés et l’atmosphère est optimiste… au début, du moins.
La deuxième piste, « Colliding Tones », se déplace vers un territoire plus sombre, et c’est là que l’atmosphère commence à glisser ; les nuages se rassemblent et, progressivement, le jour se transforme. L’innocence est en train de s’effriter. Comme un jour de juillet à Londres, un ciel gris et nuageux se profile à l’horizon.
Les notes s’agglutinent, créant une bande, un bouclier, réduisant la visibilité et confinant la musique, l’amenant dans des zones de nuages denses. La musique passe d’un amas de notes obstinées à des éclaircies éparses, mais peu importe le changement ou la direction, la musique est toujours en mouvement ; elle ne s’arrête pas.
Le piano introduit doucement l’aube dans le « Morning Tom » et, bien qu’il reste dans le registre grave, les notes lentes et somnolentes sont colorées par la lueur pâle, mais renforçante, d’un matin qui approche. Bien que lent, un rythme métronomique est une injection de vivacité et permet de passer à un mode de vie plus rapide et plus actif. Talbot Bells est capable de le mélanger, et cela lui donne un visage unique dans la foule.
***1/2