Art Feynman est l’alter ego plus grand que nature de l’auteur-compositeur-interprète Luke Temple. Sur la pochette de son deuxième album, il se cache coquettement derrière une paire de lunettes de soleil en forme de cœur. La pochette est une copie carbone de Sally Can’t Dance (1974) de Lou Reed, teintée d’une touche de Lolita (1962) de Kubrick – sulfureuse et douce.
Cet album scintille comme un rêve pailleté de lustre et de morosité. Il passe à toute vitesse de la pop synthé sombre et minimaliste au glamour psychédélique en passant par la pop pure – me rappelant tour à tour Kevin Ayers et Bill Nelson. On dirait que le punk n’est jamais arrivé (pour citer Dave Rimmer), une vision tremblante du passé futur. Cependant, malgré toute l’ironie de la chose, cette fabrication rétrofuturiste dégage toujours une véritable chaleur spirituelle.
***1/2