De nombreux auditeurs qui se considèrent comme de sérieux fans vont instantanément ignorer le nouvel album de Norah Jones, Pick Me Up Off the Floor. Les raisons : elle a vendu bon nombre d’albums, en particulier son premier Come Away with Me, et elle est considérée par beaucoup comme appartenant aux catégories de la pop ou du smooth jazz.
Mettons d’abord les choses au clair. Faire de la musique qui doit répondre à un certain nombre de règles, que vous appeliez la pop ou le smooth jazz une catégorie plus spécifique, et être douée pour cela est un art en soi. Vous devez échapper au piège d’être un simple imitateur et/ou de ne pas avoir de succès du tout. Si vous repoussez les limites dans le cadre des règles établies, vous rendez votre tâche mille fois plus difficile. Et ce dernier point est l’une des choses que Jones a faites sur ses six derniers albums.
Maintenant, mettons une autre chose au clair. Pick Me Up Off the Floor n’est pas un disque pop, pas dans le sens où il s’en tient à une formule établie. Il y a de la soul, du jazz, du gospel, de l’Americana et une combinaison de ces genres musicaux et d’autres encore. Et Jones et ses collaborateurs font sonner ces combinaisons comme si elles avaient toujours été faites l’une pour l’autre.
Peu importe lequel des onze morceaux est en question : l’intro aux cordes « How I Weep », le country jazzy de « Heartbroken Day After » ou le brillant « I’m Alive ». Ce que nous avons entre les mains est un des meilleurs album de Norah Jones jusqu’à présent, quelque part, un presque classique.
***1/2