Duet for Theremin and Lap Steel (DfTaLS) est un nom assez descriptif, car le groupe est composé de Scott Burland pour le thérémine et de Frank Schultz pour le lap steel. Halocline est la dernière d’une quarantaine de sorties mettant en scène ce duo ou les tenues connexes. Techniquement, il s’agit ici d’un trio, puisque Dane Waters le rejoint au chant. Mais ne vous attendez pas aux sons traditionnels de la science-fiction du thérémine ou au son country de la steel guitar. DfTaLS génère plutôt une ambiance fortement improvisée et espacée qui a probablement plus de points communs avec la Berlin School qu’avec toute autre chose.
Ainsi, Halocline propose des paysages sonores expansifs et planants, un peu comme ceux de Klaus Schulze ou de Tangerine Dream au début de l’ère moderne. La différence réside dans le fait que des voix sans paroles remplacent les séquenceurs et qu’une obscurité sous-jacente imprègne la plupart des morceaux. En effet, les deux instruments principaux sont joués de manière à se fondre l’un dans l’autre au point qu’il peut être difficile de les distinguer. Ainsi, pris dans un sens, c’est un album cinématographique et cosmique. Mais en écoutant plus attentivement, on peut identifier grossièrement les contributions de chaque instrument pour révéler les couches de détails qui se cachent sous la surface. Sur la plupart des morceaux, Waters propose un chant guttural et lyrique qui se mélange ou accentue le thérémine et le lap steel, ajoutant ainsi des couches supplémentaires. Foudroyant.
***1/2