Avec une attitude éternellement fougueuse, mais des façons toujours changeantes de l’exprimer, Asking Alexandria renaît de ses cendres avec un son d’une fraîcheur enivrante et un lyrisme d’avant-garde désinhibé dans leur nouvel album, un Like A House On Fire, qui suscite la réflexion.
Asking Alexandria revient avec un album ardent, lourd et surtout provocateur, conçu pour recalibrer vos pensées sur la société, tout en chantant sur des refrains enivrants. Alors que leur précédent album éponyme avait ardemment ressuscité le son caractéristique de AA, suite au retour du fils prodigue Danny Worsnop, le groupe s’est réinventé dans Like A House On Fire et a atteint un point de bonheur en adoptant des influences pop et électroniques pour compléter une approche mature mais indéniablement fraîche du rock et du heavy metal.
House On Fire vous donne exactement 23 secondes pour prendre une grande respiration et vous préparer mentalement au plaisir qui vous attend : un album soigneusement équilibré où les riffs de guitare lourds, le chant râpeux et l’énergie galvanisante échangent constamment avec une batterie rythmée, un chant mélodique et des paroles provocantes. Alors que « They Don’t Want What We Want (And They Don’t Care ») met en évidence l’écart entre le point de vue de chacun et les objectifs de la société, « Down To Hell » monte encore plus le niveau en affichant son mépris des opinions extérieures avec une confiance inébranlable et une attitude fortement dédaigneuse. « Antisocialist » atténue légèrement l’agressivité de son prédécesseur au profit d’une approche plus conversationnelle et explicative qui permet de conclure et de cimenter le message.
« I Don’t Need You » apporte un changement de rythme bien mérité, en mettant complètement de côté la violence et en ouvrant la voie à un duo candide, sincère et vulnérable, après quoi « All Due Respect » retrouve la conviction de la droiture et la pousse même à déclarer avec condescendance que « vous serez coincé dans l’ombre des hauteurs de ma grandeur » (you’ll be stuck in the shadows of the heights of my greatness). « Take Some Time, One Turns To None », et « It’s Not Me (It’s You) » continuent de se délecter de cette idée de supériorité, mais ils apportent un changement dans l’énergie générale de l’album, avec moins d’éléments de heavy metal et plus de bande-son de film digne d’un rock radiophonique.
« Here’s To Starting Over » fait à peu près ce qu’il est écrit sur la boîte : il redéfinit le message et l’attitude de l’album, en adoptant une position combative et condescendante en faveur de l’acceptation de son destin. « What’s Gonna Be » s’affronte sur l’incertitude du futur avec espoir et ardeur tandis que « Give You Up » et « In My Blood » tentent de le définir en recourant à la rétrospection et à l’introspection. D’un point de vue sonore, ces deux chansons prédisent un avenir fortement imprégné d’effets électroniques, affectant à la fois l’instrumental et le vocal de façon plutôt excitante.
« The Violence » revient à la vibration antagoniste initiale de l’album, tandis que « Lorazepam » ravive le son rock de la radio pour une fête digne d’un grand album final.
Dans l’ensemble, Like A House On Fire revendique sa place parmi les meilleurs albums du climat rock actuel, avec un son largement séduisant, définitivement mûri et modernisé, associé à une attitude contagieuse, arrogante et affirmée. Asking Alexandria a pris un pari en atténuant ses racines underground metalcore et heavy metal afin de faire place à des sons pop et électroniques agréables, cependant, ils ont réussi à les intégrer dans leur style. Ils ont proposé non seulement une chanson bien conçue mais un album entier de chansons fortes et indépendantes, ce que peu de groupes ont réussi à faire dès la première fois qu’ils ont expérimenté des éléments d’autres genres. Par conséquent, on pense qu’ils peuvent affirmer sans risque « Vous allez tomber face contre terre pendant que j’inspire la grandeur » (You’re gonna fall face down while I inspire greatness).
***1/2