Les compositions pour guitare de Benjamin Finger sont humectées de multiples effets. Tous ces sons ne rentrent pas dans les vêtements amples de l’ « ambien », mais Less One Knows peut toujours être considéré comme un disque calme et méthodique. Dès la première piste, les notes imprégnées de réverbération sont avalées par un overdrive piquant. La distorsion pique la musique avec son son barbelé et ses pointes, ce qui donne une ouverture intéressante – et inattendue.
Des textures électroniques apparaissent à côté de la guitare et contribuent à illuminer l’album. Les notes plus propres de la guitare offrent une lumière artificielle – en allumant la lumière d’un porche à la tombée de la nuit – parce que ses notes sont légèrement décolorées et malades. Baignées par la lumière d’une torche électronique, certaines des textures sont sinistre, et d’autres, en forme de guitare, semblent se rapprocher du shoegaze – mais seulement légèrement, comme si elles frôlaient les épaules.
Les voix entrent comme à travers une boîte à fantômes ou une transmission radio, enrobées d’un mince nuage de statique lo-fi. D’autres pistes glissent et se courbent, comme dans un mirage – « Still Dreaming Green », par exemple. Grâce à son fond sonore inversé, ses phrases mélodiques dispersées et ses improvisations étrangement étouffées – qui sont intentionnellement coupées et tenues en laisse pour leur propre sécurité – Less One Knows est un album intéressant et curieux. Ses accords grattés, ses mélodies improvisées et ses arrangements vocaux à gauche, qui sont dissimulés dans un épais brouillard, sont masqués par des textures denses et des anomalies auditives. On a parfois l’impression d’une libération psychédélique. Less One Knows est un album polyvalent. Sa curiosité ne connaît pas de limites, et c’est une bonne nouvelle pour les auditeurs.
***1/2