Michael Grigoni & Stephen Vitiello: « Slow Machines »

Stephen Vitiello et Michael Grigoni considèrent tous deux que la région sud du centre-atlantique des États-Unis est leur patrie. Ils se sont rencontrés dans le cadre d’une collaboration, où Grigoni joue de la guitare et où Vitiello s’occupe de l’électronique et du traitement des données. L’objectif était de fusionner leurs sons et leurs styles individuels et de créer quelque chose d’entièrement nouveau. Slow Machines en est le résultat.

Vitiello se spécialise dans le travail d’installation et sa musique accompagne souvent d’autres formes d’art. Ici, la musique est aussi brillante et ouverte qu’on pourrait s’y attendre, compte tenu de ses domaines de compétence.

Utilisant des « field recordings » et des enregistrements des sculptures cinétiques de l’artiste Arthur Ganson, Slow Machines tire son nom des cliquetis et des ronflements de son travail. Se déplaçant par cycles répétitifs et utilisant des mouvements robotiques, l’album est à l’opposé du laborieux affichant une kinésie libre et sans obstruction.

Là où les « field recordings » apparaissent, ils sont insérés en douceur. Une plume sur l’une des compositions de Ganson effleure, par exemple, la corde d’un violon – une musique mains libres via le monde naturel – tandis que les enregistrements réalisés à Sheridan, dans le Wyoming, donnent un sentiment d’appartenance à un lieu, en déversant une géographie localisée et familière dans le disque.

Des sentiments de chaleur et de confort bienvenus s’ajoutent à leur univers musical en pleine évolution et floraison. Des guitares d’acier peuplent l’album, se courbant, s’incurvant et sautillant avec des phrases intermittentes et ensoleillées qui aident à fournir un son purificateur, se cambrant au-dessus d’atmosphères ambiantes denses mais légères et s’asseyant au bord d’un ruisseau clair. Des cloches et des oiseaux pépiants font également leur apparition.

Des éléments plus exotiques sont également présents, grâce à la guitare chantante et à une atmosphère baignée de soleil, qui s’enroule autour des notes et s’étend ensuite au-delà de celles-ci, parfois en boucle, parfois en inversion, l’atmosphère douce ressemblant à une soirée de fin d’été. Le ciel est en feu, et les progressions harmoniques décalées laissent derrière elles les couleurs du coucher de soleil, qui restent là même lorsque la nuit – et le silence – s’abaissent et/ou s’affaissent.

***1/2

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