On ne peux pas penser, en temps moroses, à une musique plus relaxante que celle que Chris Russell produit. Destiny est son troisième album solo sur le label Spotted Peccary (et il en a sorti beaucoup, beaucoup d’autres ailleurs) et, pour ceux qui connaissent déjà le travail de Russell, il n’y a pas de déception. Le disque est composé de sept longs morceaux (le plus court étant 6:16) de qualité spatiale. Des drones vastes, complexes et superposés se déplaçant lentement sur la palette sonore de Russell font de Destiny une expérience totalement immersive.
Les compositions sont denses mais toujours changeantes de manière kaléidoscopique ; une incursion minimale/maximale dans les profondeurs de la psyché. La description des morceaux individuels ne leur rendra pas justice car il ne s’agirait que d’une interprétation imaginative métaphorique. Laplus grande partie de l’album se situe dans la lumière, mais il y a des moments plus sombres, comme « Soul Nexus », mais rien que l’on pourrait qualifier de dark ambient. Comme pour une drogue psychédélique, l’humeur est ici dans l’esprit du spectateur, plutôt que dans le véhicule qui propulse le voyage.
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