Le violon Hardanger est un instrument qui n’a pas seulement une valeur musicale, sa valeur historique est peut-être encore plus grande. C’est pourquoi c’est un honneur extraordinaire pour les musiciens norvégiens de pouvoir en jouer. L’un de ces violonistes est Nils Økland. Et avec son groupe Lumen Drones, il sort ici son nouvel opus Umbra.
Le combo est composé du guitariste Per Steinar Lie et du batteur Ørjen Haaland. Il n’y a donc pas de vocalistes dans ce trio. Le jazz expérimental était déjà impressionnant sur leur premier album il y a cinq an, Umbra montre que le trio est toujours extrêmement bien accordé. Là où le violon est central, le guitariste Per Steinar Lie est capable de poser, comme base, les bonnes notes subtiles de la progression des accords. Cela donne au batteur suffisamment d’espace pour jouer et marquer son territoire. « Glor » montre ainsi qu’un percussionniste n’a pas seulement besoin d’indiquer le rythme et que, c’est comme s’il était, bel exemple d’interaction, le complément mais aussi l’adversaire du violon.
Les neuf compositions d’Umbra montrent que Lumen Drones n’aborde pas sa musique de manière monotone. « Drones » » qui, avec ses six minutes, est l’un des morceaux les plus longs de ce joueur de disque, parvient presque à se balancer de façon sombre, tandis que « Umbra » semble danser de façon frivole entre deux chutes de gouttes. Avalanche en la mineur » met la musique sous un jour presque menaçant. Dès le premier décompte, il est clair qu’il se passe quelque chose. L’auditeur ne s’en empare pas, mais il en sera fasciné. C’est du Lumen Drones au sommet.
L’expérience s’est poursuivie, une expérience dans laquelle l’auditeur est complètement enveloppé. Avec Lumen Drones, les voix ne sont pas nécessaires pour retenir l’attention de l’auditeur ; le jeu instrumental entre les musiciens fait en sorte que l’ensemble mérite d’avoir un instrument aussi emblématique en son cœur.
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