Catholic Action: « Celebrated by Strangers »

Il serait juste de dire que Celebrated By Strangers, le deuxième album de ce combo de Glasgow, a eu une gestation complexe, les sessions d’enregistrement du disque remontant au moins à 2017. Lors de la promotion de leur premier album In Memory Of, le chanteur et guitariste Chris McCrory avait déclaré qu’il voulait que le suivant « change ce que signifie être dans un groupe de guitares » et qu’il mette en vedette Kevin Shields de My Bloody Valentine à la six cordes. Ce n’est pas le cas sur ce disque ; en effet, le plus grand changement ici n’est pas sonore mais la décision du frontman de faire face à l’injustice et de se laisser aller.

Musicalement, Catholic Action est toujours profondément redevable au son de rockers classiques comme Status Quo, The Cars et T. Rex. L’intro bruyante de « Grange Hell » fait place à deux minutes de power-pop nerveuse et à plusieurs morceaux comportant des solos de guitare dignes den’importe quel poseur.

Bien que les paroles soient loin de leurs débuts, pesque tous les titres comportent une argumentation politique. Le premier « single », « One of Us » est un mélange bruyant de riife estinés aux masses et d’interprétations comportant un message de classe, McCrory se proclamant « le fils de l’aide sociale d’un fils de l’aide sociale ». C’est un morceau que le chanteur décrit comme « écrit en réponse directe à ce que je vois se produire au Royaume-Uni – un pays ravagé par la pauvreté et un tissu social en désintégration composé de personnes de plus en plus isolées et intoxiquées ».

Ailleurs, de l’indie disco dynamique de « People Don’t Protest Enough » à « Four Guitars (For Scottish Independence) », McCrory voit l’état du monde et décide qu’il en a assez. Alors qu’il y a un débat à mener pour savoir si le rock rétro est le moyen le plus progressiste ou le plus convaincant pour faire passer ce message, son engagement et son zèle sont impressionnants.

Il n’a pas non plus oublié comment écrire une mélodie. « Another Name For Loneliness » a une voix en descente et une ligne de clavier qui menacera de se résoudre en une chanson de David Bowie à tout moment, tandis que « Sign Here » sera une ballade explosive qui semble s’attaquer à l’exploitation dans l’industrie de la musique.

On a parfois l’impression que c’est une étrange fusion entre le médium et le message, mais c’est ce que Catholic Action parvient à insuffler quand il s’agit de mêler zèle révolutionnaire à un format de plus en plus figé.

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