L’auteur-compositeur-interprète québécois Matt Holubowski vient de sortir son troisième album Weird Ones, la suite tant attendue de son disque d’or Solitudes de 2016. Weird Ones est une extension captivante du son et de l’écriture de Holubowski, avec des revisitations de ses racines folkloriques tout au long de l’album.
Le disque s’ouvre sur la chanson-titre qui reprend là où Solitudes s’est arrêté.Elle se concentre sur la voix et la guitare acoustique de Holubowski, puis introduit lentement les nouveaux sons et éléments de production qui viendront plus tard façonner le disque. Elle fait place ensuite à « Two Paper Moons » où la nouvelle direction de Holubowski se déploie complètement. La basse et la batterie sont au premier plan de la piste et de courtes lignes de synthétiseur sont tracées à gauche et à droite, surgissant de façon inattendue. Avec les nouveaux éléments électroniques introduits, l’album flotte, si ce n’est librement, du moins d’une manière très différente des travaux passés du musicien.
La basse et la batterie de cet album sont, en effet, dissemblables de celles sur Solitudes dans le sens où elles ne soutiennent pas seulement la fondation de la composition mais sont devenues des éléments indépendants avec des moments où elles brillent. Il y a des parties puissantes de l’album où tous les instruments sont construits puis soudainement étouffés par le doux doigté d’une acoustique.
La voix de Holubowski est étonnante et elle est délivrée d’une manière qui permet aux chansons de respirer. Sur les morceaux plus atmosphériques, il ne chante que lorsque c’est nécessaire, et c’est d’autant plus puissant lorsqu’il le fait enfin. Cet album contient quelques-unes des meilleures compositions de Holubowski à ce jour. Il y a des refrains folkloriques accrocheurs sur des chansons comme « Greener » ainsi que des voix plus soul et insistantes sur des titres comme « The Highlands ». Holubowski écrit ses mélodies de manière à ce que ses notes soient imprévisibles mais toujours accessibles et invitantes à chanter. La mélodie d’ouverture de « Weird Ones » en est, à ce titre, un exemple emblématique du disque lorsqu’elle réapparaît dans « Weird Ones II ».
Parmi les autres moments mémorables de l’album, citons la fin de « Around Here » », où le chant héroïque s’estompe et où l’on n’entend plus qu’un cri d’oiseau. Le dernier refrain de «
« Down the Rabbit Hole » est un autre moment profond avec la section des cordes qui s’élève au-dessus du morceau et la brève ligne de guitare qui arrive aussi vite qu’elle part. L’avant-dernier titre , « Mellifluousflowers », reviendra au son dépouillé de Solitudes et sera est le parfait précurseur du final de près de dix minutes « Love, The Impossible Ghos » ».
Weird Ones est une expérience éthérée qui marque un nouveau territoire pour Holubowski sans pour autant laisser derrière elle l’esprit des Solitudes ou d’Ogen ; c‘est juste un autre paysage qui, à l’écoute, vous récompensera de l’avoir exploré.
***1/2