Avec leur approche ironique sur l’état du monde, qui se veut indie-punk et « DIY », le premier album de Mush, 3D Routine, est un très bel effort. Depuis leur apparition au cours du second semestre 2018, le groupe post-punk basé à Leeds s’est progressivement forgé une réputation en combinant des commentaires sociaux avec un sens de l’humour sec, puis en les mélangeant avec des guitares désinvoltes, lo-fi DIY indie et parsemées, inspirées de The Fall, Pavement et Sonic Youth.
3D Routine est certainement plus expansif que ne le laissait entendre leur précédent opus, le EP Induction Party en abordant des thèmes plus larges et en profondeur. Le ton est donné dès le départ avec « Revising My Fee », qui s’intéresse aux années d’austérité et à l’impact financier que cela a eu sur les jeunes, par exemple les prêts étudiants. On le retrouve également dans « Gig Economy », l’un de leurs plus vieux « singles » datant de la fin 2018 et visant des contrats à heures zéro.
« Island Mentality » est exactement qu’elle dit, l’idée que la Grande-Bretagne se porte bien toute seule et qu’elle est toujours aussi puissante et importante qu’à l’époque de l’Empire britannique. « Hey Gammonhead » est une référence évidente à la belligérance politique des hommes plus âgés, de droite et majoritairement blancs. Un thème prédominant de Routine 3D est, à vet égard, l’attaque de la « politique du bon sens » et la désinformation qui semble l’accompagner. Ce thème est soutenu par des morceaux tels que le mur sonore brutal de « Eat The Etiquette », ainsi que par des titres de chansons hargneuses comme « Alternative Facts » et « Coronation Chicken », qui se moquent tous avec sarcasme de la nature élitiste des pouvoirs en place et de l’establishment en Grande-Bretagne. Un disque salutaire et à saluer.
***1/2