Funeral Homes: « Lavender House »

Le projet Funeral Homes, basé à Melbourne, en Floride, a débuté comme un simple passe-temps de bedroom pop acoustique au lycée. Le premier EP, April Showers Bring May Flowers, n’était que la partie visible de l’iceberg en ce qui concerne le potentiel de ce projet. Avec la sortie du « debut album, » Lavender House, on commence à voir le talent des Funeral Homes, qui s’appuie sur les influences du shoegaze, de l’indie rock, du slowcore et de la pop. 

Lavender House se lit comme un récit mené par la voix du chanteur principal. Un album qui voyage à travers les thèmes du passé et qui se déplace de cette époque de la vie, il documente un paysage sonore impressionnant, repoussant les limites du nombre de genres qui peuvent s’intégrer sans heurts sans se sentir maladroits. Le disque à sept pistes a été réalisé à partir de l’exploration de différents sons. Le produit fini est l’aboutissement du meilleur de cette expérimentation, et c’est le travail dont le groupe est le plus fier.

Funeral Homes ne perdent, en effet, pas de temps pour montrer l’étendue et la profondeur de leurs talents, alors que le premier morceau, « Cowboy Emoji », s’aventure instantanément dans les champs de la country alternatifve Au fur et à mesure que la voix du chanteur crépite, on découvre que leur chant évoque l’émotion brute et la vulnérabilité, surtout lorsqu’on les entend murmurer les lignes comme « that love was meant to fade, so don’t be afraid » que (l‘amour était destiné à s’éteindre,aussi il ne faut pas avoir peur). La chanson se poursuit par des réminiscences du passé, affirmant qu’il est parfois bon de voyager dans le passé. Le morceau suivant coupe la direction et s’oriente vers le fuzz chaud de l’alt-rock du début des années 2000. Sans doute le plus énergique du projet, « C Thru U » demandera à être écouté en « live ». La capacité du refrain à étoffer un groupe complet gardeea ainsi l’auditeur accroché, et les couplets répétés, « I wanted to see it through. I just wanted to see through you » (Je voulais aller jusqu’au bout. Je voulais juste voir à travers toi), des guitares brûlantes suffisent pour une relecture instantanée.

Ce sera pourtant l’éventail de la palette sonore de Lavender House qui tire l’auditeur du confort du rock de chambre facile à écouter. « DRK » s’interpose entre les deux parties du disque, offrant un noyau de réverbération lourde qui aurait pu ne pas fonctionner sur un disque qui restait jusqu’à présent sur un son aussi en sourdine. Funeral Homes parvient à s’en extraire, et il le fait sans effort, ce quiproduit un changement de tonalité des plus fascinant. En effet, juste après, « Anything » se fraye un chemin à travers les méandres de la musique, en contrastant la chanson précédente avec une production électronique imodeste, furtive et discrète. Elle agit , ainsi, comme une ode à un amant, une douce ballade qui donne fraîcheur au disque.

Mais ce sera le « closer » qui sera le plus opérant ; ce morceau est le plus long, il dure plus de cinq minutes, et il suit les traces de « Anytime » dans don fondement. L’aspect chillwave de la chanson berce l’auditeur dans un rêve, car Funeral Homes fournit ici un contenu lyrique des plus fort. La façon dont le chant s’enroule autour de phrases comme « Do you ever feel weak? Do you ever get sleep ? » et « I’d clean for you, I’d die for you » (te sens-tu parfois faibles ? Je nettoierais pour toi, je mourrais pour toi), résonne comme si le public avait une vue de face de sa mélancolie. Même le surnom apparemment tendre de « Hibiscus leaf » (feuille d’hibiscus), qui est dirigé vers un portrait du passé, se fait plus froid et plus lourd à chaque couplet qui passe.

Lavender House de Funeral Homes est une œuvre solide du début à la fin. Pouvoir intégrer avec succès différents styles et genres de sons dans un disque de sept pistes n’est pas une mince affaire, et pourtant ce projet est leur spécialité. En plongeant à travers les paysages à la manière de Death Cab pour Cutie and Slowdive, le disque ne se périme jamais et il suscite l’intérêt au fur et à mesure qu’il est joué. Uil s’agit ici d’un début prometteur qui a sans doute été aussi excitant à réaliser qu’à écouter.L’écoute, elle, l’est ansolument.

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