Dans l’idée de sortir du canevas rigide d’un album, la musicienne américaine s’est inspirée de sept fêtes (officielles ou non) pour les explorer en satellite, c’est-à-dire sans tout leur clinquant. La méthode Dacus fait encore bel effet : des phrases simples et claires comme des gifles, une voix de basse ronde et mesurée, des accords vifs et serrés comme un tricot.
Si ses quatre reprises — dont « La Vie en Rose » d’Édith Piaf et « In the Air Tonight « de Phil Collins — ont certes une ligne de guitare électrique aiguisée, Lucy Dacus marque bien davantage avec ses trois pièces inédites, qui racontent la solitude de l’après-fête (« Fool’s Gold) », le poids de l’héritage féminin (« My Mother and I) » et la culpabilité inhérente au statut de citoyen américain (« Forever Half Mast »). Quoi qu’elle fasse, vraiment, Lucy Dacus n’est pas tributaire de son jeune âge, bien au contraire.
***1/2