Depuis Choreography en 2006 et Interplanetary Traveler quatre ans plus tard, on était, quelque part, en manque d’un retour de l’attachante Lauren Hoffmann et de son répertoire que d’aucuns pouvaient trouer quelque peu éthéré, voire léger.
Si on retrouve une belle délicatesse sur Shadow of The Moon avec chœurs et violoncelle, non seulement c’est plus convaincant, mais ce n’est qu’une des facettes de ce court album. On note en effet sur bien d’autres morceaux un gros revirement donc parce qu’il se permet d’être percutant. C’est le piano qui mène les échanges, appuyant d’emblée un « If you don’t love me anymore/I hope they burn down the tacos stand where we first met » sur un « Heartbreak and Tacos » ravgeur et vengeur.
Il y aura également des morceaux plus directs, franchement rock (« Lost Cause ») ou des incursions de soul blanche sur le plus alangui « Sunrise at The Apocalypse ». Dans le genre, c’est moins tarabiscoté que Regina Spektor par exemple mais avec en point commun une bien belle voix. On pensera aussi à une version policée de St Vicent quand la belle mélodie de « The Chemical » entraînera ce morceau à tiroirs qui la montrera à la manœuvre à tous les étages.
La timide Lauren Hoffman donne raison à notre patience, en montrant à quel point elle a évolué. Percussif et délicat à la fois, cet album varié montre que le futur lui appartient toujours un peu plus.
***1/2