Pikku: « 5,3,2,1 »
Pikku, ou Magdalena Stroj de son vrai nom, est une artiste d’origine polonaise qui attise la curiosité et sait satisfaire les besoins vitaux minimaux sonores en félicité, poésie, naturel et authenticité. Pikku, signifiant « petit » en finnois, est un sujet chantant et dansant que l’on se plaît à tenter d’identifier. En espèce sonique et tangible cela se traduit par un album, 5,3,2,1, de facture électro -pop et qui vient de sortir.
Pikku est ce qu’on appelle une artiste DIY faisant tout elle-même, de l’écriture de textes en français, anglais, polonais ou japonais aux arrangements. Elle compose, chante et joue, après huit années de cursus en piano au conservatoire. Elle s’est installée à Paris où elle y a fait du théâtre et où elle s’est mise au ukulélé et au kalimba, ce qui lui permet d’accéder à d’autres espaces-temps que l’on retrouve ça et là dans l’album.
« Eggshells » est le premier extrait vidéo de cet opus. Croisement entre créature de manga et elfe de nature déambulant avec entrain entre des pommiers ou dans les bois, entourée des couleurs d’un bonheur euphorique. Pikku montre, à sa manière, comment profiter au maximum de Dame Nature ; un plaisir que les néo-ruraux apprécieront sans les bruits normaux de la campagne, en n’ayant que l’image. Elle danse, enlace une poule, et on assiste à un hymne à la ruralité assumé, où les arbres remplacent les voitures et le chant des oiseaux, les klaxons.
Les chansons de Pikku, comme contées presque à rebours, semblent mélancoliques ; mais elles portent également en elles les traces sonores des petites joies qui pavent la vie du quotidien au gré du temps qui passe. Chez Pikku, l’existence est transformée en conte de fées, avec aventures et péripéties d’essence magique. Dans les vidéos, elle court, virevolte, danse et charme par sa vivacité de mouvements, sa spontanéité ; car rien, ou si peu, ne semble scénarisé. Le traitement de la lumière et des objets, comme des décors – qui peuvent sembler minimalistes ou simples -, se révèlent en fait très riches et archétypiques.
L’auditeur ne s’y trompera pas en y saisissant certains traits de Björk et de ses nuances sonores et vocales si exceptionnelles. Un compliment pour Pikku, qui réussit à se détacher assez facilement de certains aspects chers à l’artiste islandaise, ce qui se fait davantage sentir dans les flots du xylophone déferlant doucement sur les battements de la voix au cœur du second extrait vidéo de l’opus, « Heartbreak ».
L’intime espace clôt avec des ballons cœur pour plafond pris en punching-ball ou pour symboles simplement puissants, et l’extérieur d’une forêt où courir en flash furtif, accompagnent très bien le thème amoureux en paroles et en mélodies rythmées.
Pikku enchante aussi très bien en français sur le morceau « J’ai Connu la Neige » en pensant aux onomatopées que fait le son de ses pieds lorsqu’ils foulent la neige souvent immaculée et en couche épaisse là où elle est née. Seule ou accompagnée par des musiciens, sur scène mais également sur disque, sa voix légère et si particulière saura, ne serait-ce qu’avec ce 5,3,2,1 capter un public en recherche d’auditions fortes.
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