Deux ans après leur premier album, That’s Your Lot, reçu pas avec des louanges, Blaenavon reviennent avec ce deuxième opus,uUn disque qui aura été accouché dans la douleur car chanteur du groupe, Ben Gregory, est souvent hospitalisé pour dépression.
Nombre de textes de cet album, notamment ceux de « Fucking Up My Friends », font d’ailleurs référence à cet épisode. Cette crise vécue par le chanteur explique peut être pourquoi ce disque suinte en permanence la vulnérabilité et la sensibilité. Ces sentiments que l’on perçoit morceau après morceau et qui rendent l’album si précieux.
Produit au Studio Eve de Manchester par Catherine Marks qui a travaillé notamment avec Wolf Alice et Foals, cet album s’inscrit dans la grande tradition de la pop sophistiquée britannique. On pense à cet égard à « Skin Scream », titre sur lequel la voix de Ben Gregory fait des merveilles. L’excellent « single » « Catatonic Skinbag » n’est pas caractéristique de l’album avec un son très influencé par les Pixie alors que tout le reste du disque ne sera fait que de pop songs et de ballades.
On pourra être charmé par « I Want You » qui ouvre magnifiquement l’écoute, une popsong superbe et emphatique. Sur leur premier album, Blaenavon avaient montré à quel point ils étaient capables d’écrire de superbes morceaux pop à l’immédiateté évidente. C’est encore le cas ici avec « Fucking Up My Friends » ou « All Your Vanity », sublimes pop songs aussi efficaces que brillantes.
Le groupe se montrera également toujours aussi doué pour la ballade avec « Quiet In Your Heart/Alone In Love », titre acoustique et autre grand moment de l’album. Celui-ci s’achèvera sur « Everything That Makes You Happy », un morceau là encore un peu différent des autres puisqu’il sonne très lo-fi US. Même dans ce registre que l’on pourrait penser éloigné du leur, Blaenavon se révèlerint enchanteurs.
S’il est des groupes qui ne se remettent pas du passage dépressif d’un de leurs membres, Blaenavon sont sortis renforcés de cette épreuve pourtant difficile. Il en résulte un disque qui confirmera que les espoirs placés en eux n’étaient pas feux de paille.
***1/2