Anna Vogelzang est l’une de ces artistes prolifiques qui restent dans l’ombre jusqu’à ce qu’une vague nous la révèle. La musicienne américaine, née à Boston, a fait le grand pas de déménager à Los Angeles il y a trois ans, au moment où elle constatait sa première grossesse ; ce Beacon, son septième album, est donc imbibé de la côte ouest et de cette nouvelle cohabitation. Gorgé de vapeurs, incarné jusque dans ses notes les plus subtiles, Beacon est le fin entonnoir d’une nature croisée aux sentiments humains.
Ce que raconte Anna Vogelzang est une mémoire et un mouvement, qui traversent non seulement l’esprit, mais aussi le corps. Sa voix puissante, propulsée comme un geyser, donne la mesure des profondeurs où elle se crée — au même titre que ses textes, marquants justement parce qu’ils sont sibyllins. Bien qu’elle soit moins strictement folk qu’à ses débuts, ses nouvelles mélodies forment des gestes amples flattés de cordes et de percussions (écoutez « Chariot » et « Taurus) ». Ces nouvelles eaux lui vont comme un gant.
***1/2