Le Londonien Michael Kiwanuka bénéficize d’un buzz puissant et justifié pour les raisons suivantes : il a une voix chaude, singulière, magnifique, il sait marier le folk acoustique à la soul des années 60-70, étiquettes Stax Records et Motown réunies, et l’assortit d’une touche afro-européenne qui ne fait pas mentir ses origines ougandaises.
Le propos de ses chansons dépeint la condition de la souche africaine au Royaume-Uni, mais atteint aussi l’universel lorsqu’il est question d’intimité. Zéro frime à l’ordre du jour ! Michael Kiwanuka n’est certes pas le copy cat d’Otis Redding, Bobby Womack, Sly Stone et autre Bill Withers, mais il s’inspire assurément de leurs savoirs et accomplissements sans en vraiment transcender le legs.
Pour son troisième album studio, il a travaillé de concert avec l’Américain Danger Mouse, réalisateur et artiste-musicien devenu célèbre pour son « mashup » du Black Album de Jay-Z et du White Album des Beatles avant de constituer le duo Gnarls Barkley avec CeeLo Green et de multiplier les collaborations – Gorillaz, Adele, The Black Keys, Norah Jones, etc.
L’instrumentation choisie est à la fois prévisible et léchée : section de cordes, guitares acoustiques et électriques, piano, chœurs, batterie, percussions, menus ornements de notre époque, jeu vintage, mixage vintage.
À la fois conformiste et incarné, Michael Kiwanuka doit ainsi être considéré comme artiste du classicisme pop. Certes l’un des meilleurs de la période actuelle.
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