Par opposition aux couleurs chatoyantes qui orne sa pochette, ce trio suisse œuvre dans des nouvelles teintes et celles-ci sont plutôt sombres, se référant à une scène psychédélique qui cherche à se démarquer des années 60. Il en résulte un album aux préoccupations très actuelles (« Hashtag Love », le diptyque « Social media boy » / « Social media girl », « Transgenic ») à l’avenant de leur proposition musicale qui retient du passé l’esprit aventureux plutôt que la fidélité absolue à l’idiome exubérant tel qu’il est fantasmé. Pour autant point de virage électro à l’horizon mais un bricolage malin et ingénieux, œuvre d’un trio de freaks/geeks qui aurait mis la main sur le stock de pédales d’effets du voisin.
A la fois classique dans la trame (on y entend guère que de la guitare, de la basse et de la batterie) mais totalement original dans la forme le trio entraîne l’auditeur sur des sentiers escarpés, de la distorsion à tous les étages, dont on ressort étourdis par l’audace formelle du trio, son sens de l’écriture mais aussi cet art de vitrioler ses compositions à grandes lampées de sons sortis d’on ne sait où, signant l’œuvre d’un trio de cerveaux vrillés. Ainsi est annoncé un vent nouveau soufflant sur la scène psychédélique.
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